L'avocat général avait requis ce vendredi 24 septembre 30 ans de réclusion criminelle à l'encontre d'Alexandre Verdure. Cet ancien travailleur frontalier du Doubs avait été condamné en première instance à 20 ans de prison pour le meurtre sauvage d'une prostituée en 2016, une femme surnommée “l’inconnue du Frasnois”
Le verdict est tombé en début de soirée. Le Franc-Comté est condamné à 30 ans de réclusion. Soit 10 ans de plus qu'au premier procès où il fut jugé en décembre 2020.
Mihaela Miloiu a longtemps été un portrait-robot, tant son corps était méconnaissable, un corps retrouvé nu, lardé de 26 coups de couteau, dans la forêt du Frasnois, petite commune du Jura. Nous sommes en décembre 2016. Cinq ans après, son meurtrier présumé est rejugé en appel devant la cour d’assises du Jura.
Le père de famille clame son innocence et évoque deux hommes qui aurait tué la jeune prostituée
Alexandre Verdure a soutenu son innocence pendant les trois jours du procès d'appel, il reconnaît avoir transporté le corps de la victime depuis Sullens, en Suisse, pour l'abandonner, du côté français de la frontière.
Alexandre Verdure affirme avoir eu une relation sexuelle tarifée avec Mihaela Miloiu, 18 ans, dans la nuit du 29 au 30 novembre 2016 à Sullens, lorsque deux hommes seraient arrivés. L'un l'aurait menacé pendant que l'autre tuait la jeune femme. Les deux hommes lui auraient ensuite ordonné de "faire le nécessaire" s'il ne voulait pas qu'ils s'en prennent à sa famille.
Rien ne permet d'accréditer la thèse d'un meurtre perpétré par des proxénètes et, au contraire, tout accuse Alexandre Verdure.
Lionel Pascal, avocat général
Lionel Pascal a requis la peine maximale encourue pour "homicide volontaire". Les investigations de la section de recherches de Besançon n'ont en effet permis de trouver aucun élément matériel permettant de mettre en cause le réseau de proxénétisme, qui était pourtant sur écoutes téléphoniques dans le cadre d'une enquête menée par la police suisse.
Un seul ADN a été retrouvé sur le corps de la victime, ainsi que sur les lieux où le cadavre a été découvert, celui d'Alexandre Verdure, qui vivait alors à Mouthe dans le Haut-Doubs.
C’est presque par hasard que deux gendarmes français et suisse avaient finalement identifié la jeune femme
Les enquêteurs avaient ensuite confondu Alexandre Verdure en vérifiant les entrées dans les hôpitaux du secteur. Le trentenaire s'était en effet rendu le 30 novembre 2016 à l'hôpital de Pontarlier (Doubs) pour faire soigner une blessure à une main.