Des mortalités d'abeilles catastrophiques ont été enregistrées depuis la fin de l’hiver. Un peu partout en France, les apiculteurs se mobilisent jeudi 7 juin 2018. Ils réclament un plan de soutien exceptionnel.
A quoi sont dues les mortalités d'abeilles catastrophiques ?
Avant la mise sur le marché des néonicotinoïdes (insecticides qui s'attaquent au système nerveux des insectes) dans les années 1990, les ruches enregistraient une mortalité de 3 à 5% à la sortie de l'hiver. Mais, en 2018, les pertes ont explosé. Elles sont montées jusqu’à 60%, voire 90% du cheptel dans certains cas.Les organisations apicoles demandent donc au président de la République de "déclencher de toute urgence un plan de soutien exceptionnel aux apiculteurs sinistrés" et de "restaurer un environnement viable pour les colonies d'abeilles et les pollinisateurs".
En Bourgogne, deux rassemblements sont organisés jeudi 7 juin 2018 :
-Côte-d’Or : RDV devant la Préfecture à Dijon à 10h
-Yonne : RDV place de la préfecture à Auxerre à 10h00
Que demandent les apiculteurs au gouvernement ?
Les apiculteurs demandent notamment l’interdiction des néonicotinoïdes qui désorientent les pollinisateurs, ce qui contribue au déclin des colonies d'abeilles. Ces substances touchent aussi des invertébrés terrestres et aquatiques et persistent dans l'eau et les sols.
En France, la loi sur la biodiversité de 2016 prévoit l'interdiction des néonicotinoïdes à partir du 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles au cas par cas jusqu'au 1er juillet 2020. Au niveau européen, trois néonicotinoïdes - clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride - seront interdits à compter de décembre dans toutes les cultures en plein champ.
La France comptait en 2015 plus de 70 000 apiculteurs, dont une majorité de petits producteurs et entre 1,25 et 1,3 million de ruches, indique l'Unaf (Union Nationale de l’Apiculture Française). Le secteur de l’apiculture en France représente 133 millions d’euros de chiffre d’affaires. A elle seule, la Bourgogne compte 1 674 apiculteurs détenant 46 829 ruches.
135 députés et sénateurs ont signé la charte du comité de soutien à l’abeille et aux apiculteurs.
Parmi eux, 3 élus bourguignons se sont engagés : Josiane Corneloup, députée de Saône-et-Loire, Rémi Delatte, député de Côte-d’Or et Patrice Perrot, député de la Nièvre.