Avec près de 5 000 habitants, Cluny verra quatre candidats se disputer le fauteuil de maire lors du second tour. Une lutte entre deux listes de gauche et deux listes de droite, avec en arrière-plan la rivalité entre le maire actuel et le président de la communauté de communes.
Avec plus de 55 % de votants, Cluny n'a pas subi un taux d'abstention record comme de nombreuses communes de Saône-et-Loire. Et pourtant, cela n'a pas profité au maire sortant Henri Boniau, qui achève son premier mandat.
"On ne s'est peut-être pas assez montré, on n'a pas assez fait campagne. Faire campagne quand on est aux affaires, c'est toujours un peu plus compliqué que quand on est libre, tente-t-il d'expliquer. Donc on a effectivement corrigé le tir, on a géré la crise du covid, il fallait la gérer, bien la gérer, ce qu'on a fait. On fait ressortir le bilan dont on est particulièrement fier."
La grande gagnante de ce premier tour est la candidate de gauche, Marie Fauvet. Elle arrive en tête, avec à ses côtés l'ancien maire et actuel président de la communauté de communes Jean-Luc Delpeuch. Pour elle, ce résultat sanctionne la politique du maire sortant.
"Je ne sais pas si c’est un désaveu [pour le maire sortant] mais en tout cas je crois qu’il y a une volonté de changement assez manifeste au niveau des Clunysois. C’est d’ailleurs notre approche de campagne pour le deuxième tour. Vous voulez que ça change nous aussi, explique-t-elle. On est plutôt à Cluny sur une population globalement à gauche on va dire. Et ça se confirme encore sur cette élection même s'il y a eu une participation un peu réduite."
Division à gauche comme à droite
Mais la gauche est divisée. Arrivé en troisième position, avec seulement 41 voix de moins que le maire actuel, Paul Galland espère tirer son épingle du jeu en donnant à Cluny une résonnance touristique internationale.
"Le premier enjeu va être le label Unesco. On devrait certainement l'obtenir à peu près en 2025, indique-t-il. Les statistiques démontrent que lorsqu'on est dépositaire de ce label, il y a une augmentation des touristes de l'ordre de 30 à 40 %. Cela doit nous faire réfléchir sur l'accueil de ces touristes au niveau de l'hôtellerie, la restauration et les stationnements."
Arrivé en dernière position, le centre droit Jacques Loron estime lui aussi que le maire actuel n'a pas su séduire les électeurs. "Pour moi, c'est un désaveu, tranche-t-il. Je l'avais rencontré en 2018 pour lui dire que j'allais monter un groupe en lui donnant comme raison ce manque de proximité. C'est quelque chose que nous défendons au niveau de l'équipe. La proximité et la sérénité qu'on a perdu depuis dix ans sur notre ville."
Reste maintenant à savoir, si les quelque 1 500 votants qui ne se sont pas déplacés au premier tour se rendront aux urnes le 28 juin prochain.
Les résultats du premier tour