La sécheresse qui touche la Bourgogne se poursuit. Dans le Morvan, le niveau des rivières est au plus bas. Certaines sont à sec. Cette situation préoccupante pour les poissons pourrait avoir des conséquences à long terme sur les espèces qui peuplent ces cours d'eau.
La rivière l'Auxois est à sec
En cette fin août 2019, les températures repartent à la hausse (plus de 30 degrés attendus pendant plusieurs jours) et aucune pluie significative n’est annoncée.Conséquence : la situation des cours d’eau continue à se dégrader. C’est le cas pour l’Auxois, un affluent de l’Yonne, qui est à sec depuis la mi-juillet. Les images sont saisissantes : par endroits, à la place de l’eau, il n’y a qu’un lit de cailloux et quelques flaques d’eau ici et là.
Une telle situation s’était produite seulement en 2003 et 1976, "deux dates qui sont reconnues pour leur sécheresse catastrophique", explique Sylvain Ratheau, un éleveur bovin qui fait paître ses vaches à proximité.
Des poissons piégés dans les flaques d’eau
En période de sécheresse, des arrêtés préfectoraux sont pris pour interdire les prélèvements d’eau dans les rivières (agriculteurs, industrie, collectivités, particuliers).Mais, malgré ces mesures, les cours d’eau voient leur niveau continuer à baisser. Conséquence : les poissons qui se sont réfugiés dans des flaques d’eau meurent, par manque d’oxygène et par manque d’eau. Au fil des jours, leurs refuges deviennent des pièges dont ils ne peuvent plus sortir.
Et même si certaines espèces ont pu migrer vers l'Yonne au début d'été, les pêcheurs constatent une surmortalité importante dans cette rivière d’habitude poissonneuse.
La disparition des truites
D’autres cours d’eau de la région sont aussi au plus bas. Dans la rivière l'Anguison, à Corbigny, quelques poissons sont concentrés dans quelques centimètres d'eau.
"Je pense qu'il y a des vairons, des chevesnes, c'est-à-dire les poissons les plus résistants au manque d’oxygène. Mais, les truites ont disparu depuis longtemps", se désole Christian Heintz, directeur de la Fédération de pêche de la Nièvre.
"Toutes les espèces comme la truite, qui aime les eaux fraîches et bien oxygénées, disparaissent en premier".
Conséquence : "On risque de glisser vers des rivières qui sont beaucoup plus peuplées en poissons blancs, en cyprinidés, et beaucoup moins peuplés en truites qui est normalement l’espèce originelle de ce type de rivière."