C’est une rumeur qui circule depuis cet été dans le Sud-Morvan. L’ancien hôtel des impôts de Chateau-Chinon vendu en 2010 pourrait bientôt accueillir une école confessionnelle pour enfants musulmans. "Non" répondent les responsables du lieu.
L’ancien hôtel des impôts de la commune bientôt transformé en école pour élèves musulmans ? C’est une rumeur qui a la vie dure à Château-Chinon (Nièvre). Mais l'information est erronée. Mi-septembre, un tract diffusé par le rassemblement national de la Nièvre fait naitre la polémique. Dans ce document, le RN58 se dit « contre le projet de mosquée et d'école coranique » à Château-Chinon. C'est l'ancien centre communal des impôts qui est mentionné pour héberger l'établissement.
Depuis 2012, l’ancien centre des impôts est la propriété de l’association Madec, (Maison Amitié Echange et Culture). Implantée à Château-Chinon, l'association confessionnelle musulmane est proche de l'Institut européen des sciences humaines (IESH), l'école de formation des imams implantée à Saint-Léger de Fougeret.
Une nouvelle salle de prière
En mai 2020, la salle de prière installée depuis 10 ans à Château-Chinon a été fermée. Les locaux ne répondaient plus aux normes de sécurité. L'association a donc voulu réinstaller une salle de prières sur l'autre site qu'elle détient dans la commune. « On a simplement voulu transférer cette salle de prières, explique Abdelkader Djedidi, le président de l’association. Il n’y a jamais eu de projet d’école. » L’association présente le projet comme un « lieu d’échange avec le reste de la population avec des activités sociales, du soutien scolaire, des cours de langue arabe et une salle de jeux ».On a participé aux manifestations contre les fermetures de classes au collège. Avoir une école de notre côté, cela n’a pas de sens ! »
Le responsable associatif, installé depuis 27 ans à Château-Chinon, poursuit : « Il y a 2000 habitants à Chateau-Chinon. On a participé aux manifestations contre les fermetures de classes au collège. Avoir une école de notre côté, cela n’a pas de sens ! »
« Il n’est pas question d’en faire une école. Des travaux sont bien envisagés mais plutôt pour en faire une salle de prière» confirme de son côté la maire (divers gauche) de la commune Chantal-Marie Malus élue en mars 2020. « C’est un bruit qui court relayé par le rassemblement national. On a reçu deux fois le président l’association. On a été très clair. Il n’est pas question ni d’une mosquée, ni d’une école. Le lieu ne sera de toute façon pas classé dans une catégorie où il pourra recevoir des enfants. »
Une communication maladroite
De son côté, l’association reconnait une possible erreur de communication au lancement du projet cet été. Dans un appel aux dons, elle avait parlé d’une future mosquée plutôt que d'une salle de prières. « On avait fait une vidéo. On a eu une communication maladroite en parlant d’une mosquée avec un appel aux dons. Pour nous, c’est la même chose. On n’a pas besoin d’une mosquée mais simplement que les membres de la société musulmane puissent faire leur prières. »Ce lundi 27 octobre, près de 90 000 euros ont été collectés sur 2 cagnottes en ligne pour financer le projet. Aucune demande de permis de construire n'a pour l'instant été déposée. L'association explique être dans l'attente du retour des dossiers d'architectes.