À cause notamment de la guerre en Ukraine, les prix du carburant continuent de grimper. Dans la Nièvre, le litre de gasoil a dépassé la barre des deux euros. Une nouvelle augmentation, que les habitants accueillent avec résignation.
Dans la Nièvre, le prix du carburant poursuit son ascension. Le seuil des deux euros a été dépassé dans plusieurs stations-essence de Nevers. Le litre de gasoil s'élève ainsi à 2,059€, tandis que celui de sans-plomb 98 atteint pratiquement les 2,10€.
Résultat, des automobilistes qui doivent parfois débourser plus de cent euros pour réaliser leur plein.
"Il y a à peine deux mois, je mettais environ 80 euros", indique l'un de ceux que France 3 Bourgogne a rencontré. "Le plus cher qu'on a payé, c'est peut-être un euro 80. Plus de deux euros, je n'avais jamais vu ça."
"Là, j'en ai pour 87 euros", abonde un autre conducteur. "D'habitude, c'est 60 euros pour un plein moyen. Ça prend vraiment une place dans le portefeuille mensuel."
Dans les campagnes, pas d'alternative à la voiture
Les populations rurales semblent particulièrement touchées par ces hausses à répétition. En cause, la quasi-nécessité d'utiliser leur propre véhicule pour se déplacer, contrairement aux villes où les réseaux de transports en commun sont plus développés. Certains évoquent même un "préjudice" du fait de leur lieu d'habitation.
"Ce qu’on se dit avec mon mari, c’est que les Parisiens ne se rendent pas du tout compte de ça", s'insurge une retraitée. "Souvent ils n'ont pas de voitures, ils ont les transports en commun, donc ils ne sont pas conscients de ce qu'on subit en campagne."
Selon une enquête menée par le ministère de la Transition écologique, en milieu rural, la voiture restait utilisée pour plus de 80% des déplacements quotidiens en 2019. Dans l'agglomération parisienne, ce chiffre chutait à 33,5%, tandis que la proportion des déplacements en transports en commun s'élevait à 24,9%.
"Ça commence à être compliqué pour certains. On est en train de se dire qu'on va peut-être passer au vélo électrique", ironise une conductrice, qui s'est arrêtée dans une station-essence pour faire le plein. "Quand on est à la campagne comme ici, on est obligé d'avoir une voiture."
Il y a des préoccupations plus importantes que le prix du carburant.
Une automobiliste
Pour autant, les hausses ne sont pas accueillies avec colère par les automobilistes, mais plutôt avec résignation. "On n'a pas le choix, on ne peut pas y faire grand chose", s'accordent-ils à dire. "Maintenant, on n'a plus qu'à attendre que ça redescende."
"On vit un peu dans l'incertitude, mais ce n'est rien par rapport à ce qui se passe en Ukraine", conclut une autre retraitée. "Il y a des préoccupation plus importantes que le prix du carburant. Ça, on fait avec."
Des prix fortement impactés par la guerre en Ukraine
Si la hausse des prix du carburant n'est un phénomène ni inédit ni récent, elle a en revanche été dopée par la guerre en Ukraine. Jeudi 24 février, jour du lancement de l'invasion russe, le prix du baril de pétrole Brent a franchi la barre des 100 dollars.
Un chiffre qui continue d'augmenter. Ce lundi 7 mars, le cours du pétrole Brent atteint presque 126 dollars, soit un peu plus de 116 euros.
Si les conséquences commencent à se faire ressentir sur les prix du gasoil et de l'essence, le Gouvernement n'a pour l'instant dévoilé aucune mesure pour pallier la hausse. Un "plan de résilience" devait pourtant être présenté cette semaine, mais son annonce a finalement été repoussé à mi-mars, selon franceinfo.