Selon une étude réalisée par l'Insee, le prix du carburant, qui bat en ce moment des records, cache de nombreuses disparités locales en Bourgogne-Franche-Comté. C'est dans le Charolais, l'Avallonnais, la Haute-Côte d'Or et le Sénonais que les prix sont les plus élevés.
Alors que la voiture est très utilisée pour les déplacements quotidiens en Bourgogne-Franche-Comté, faire le plein devient de plus en plus coûteux, sous l'effet de la montée du prix du baril de pétrole.
Jusqu'à 1,82 euro/L
Dans une nouvelle étude publiée ce jeudi 10 février, l'Insee révèle que dans la région, les prix à la pompe ont augmenté de 20% en 2021. Et cette tendance ne s'est pas calmée en ce début d'année 2022, le sans-plomb 98 atteignant 1,82 euro/l, selon le dernier pointage officiel du ministère de la Transition écologique. Le diesel s’affiche en moyenne à 1,68 euro/litre et le sans-plomb 95-E10 à 1,73 euro/l.
Un prix élevé dû à la reprise économique post-Covid
Selon l'Insee, cette hausse des prix du carburant est due à la reprise de l’économie mondiale qui entraîne alors une forte augmentation de la demande de pétrole à l’issue des restrictions engendrées par l’épidémie de la Covid-19.
Une augmentation non sans conséquence sur le budget des habitants de la région, où, selon l'Insee, près de 80 % des actifs occupés utilisent la voiture pour se rendre au travail. En 2017, la dépense "carburant" représentait à elle seule 3,2 % du budget des ménages.
Les pompes les plus chères se trouvent sur l'autoroute
La région compte 613 stations-services. Et toutes n'affichent pas le même prix. Les stations-services sur autoroute sont celles qui pratiquent les prix les plus élevés. L'Insee assure que les prix des principaux carburants y sont en moyenne 11% plus élevés que dans les stations implantées ailleurs.
"Les distributeurs mettent en avant des coûts d’exploitation supérieurs qui se répercuteraient ainsi sur les prix à la pompe", précise l'Insee. Elles sont en effet ouvertes 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, engendrant ainsi des frais de personnel et d’entretien des locaux plus importants, notamment des sanitaires et des boutiques.
Les pompes les moins chères se trouvent en grandes surfaces
60% des stations hors autoroutes se trouvent dans des grandes surfaces. On y trouve des prix assez homogènes et 3 à 4% moins élevés qu'ailleurs. Cela s'explique par le fait que le carburant y est considéré comme un produit d'appel.
Dans les stations "indépendantes", les prix sont généralement plus élevés. Le carburant y est identique avec un procédé de raffinage similaire mais les additifs peuvent être différents. Ces derniers permettent de diminuer les odeurs, la mousse et l'encrassage et ainsi d'augmenter la longévité du moteur.
Un prix moins élevé en zone urbaine qu'en zone rurale
Dans les territoires urbains denses, notamment à Dijon, Besançon, Montbéliard et Belfort, les prix du gazole et du SP95 sont globalement 1 à 2% plus faibles qu'en zones rurales.
Les stations-services y sont concentrées sur des centres peu vastes. Elles sont alors très proches les unes des autres, "ce qui les place directement en concurrence", explique l'Insee. Elles doivent alors proposer des prix attractifs et peuvent se le permettre dans la mesure où "elles tirent parti de volumes vendus plus
importants".
3% de différence d'une zone d'emplois à l'autre
Dans son étude, l'Insee observe une variation de 3% entre les prix du carburant des 21 zones d'emplois de Bourgogne-Franche-Comté. Ces écarts vont de 2% pour le SP98, à 4 % pour l’E10, soit 4 à 6 centimes de différence par litre.
On remarque alors des prix 3% inférieurs dans les zones d’emploi de Montbéliard et Autun que dans celles d’Avallon et Châtillon-Montbard. "La forte présence de stations de grandes surfaces dans la zone peu étendue de Montbéliard favorise la concurrence et des prix moins élevés", déduit l'Insee.
Entre la zone de Valdahon (Doubs) et Fleurey-sur-Ouche (Côte-d'Or) et celle de Cluny (Saône-et-Loire) et Montbard, cet écart atteint 7% pour le SP98.