Historiquement présent dans notre région, mais surtout dans le massif du Jura, le lynx a fait son apparition dans le Morvan. Plusieurs observations ont été recensées ces derniers mois, notamment dans la Nièvre.
Sur son ordinateur, Romane Boismenu, technicienne de la fédération des chasseurs de la Nièvre, nous dévoile des clichés un peu particuliers. Les pièges photos installés dans le Morvan ont révélé la présence de plusieurs lynx au sein du territoire ces derniers mois.
"On a eu un indice d’observation par un chauffeur de bus. On a sept pièges photos et vidéos dans un espace assez large. On peut voir si on a un passage régulier. Dès qu'on a quelque chose, on fait remonter à l’Office national de la biodiversité (OFB) qui nous précise si l’individu est connu ou pas", explique-t-elle.
La technicienne recense au total une dizaine d'apparitions sur les quinze derniers mois. "Il y a un individu qu'on voit régulièrement et il y en a plusieurs autres qui sont non identifiés."
Une espèce protégée depuis 2007
L'espèce est strictement protégée et sa chasse est donc totalement interdite. Actuellement, on dénombrerait environ 180 lynx à l'état sauvage en France.
Depuis 2022, il fait l'objet d'un plan national d'action. Il consiste à aider et sensibiliser les habitants des régions concernées pour accepter la présence du félin. "Il est relativement discret, certains promeneurs ou automobilistes ont pu l’observer sur le bord des routes. Il ne s'attaque pas aux troupeaux domestiques. Il se nourrit de chevreuils, il a une consommation importante. Il faut maintenir un équilibre pour que la population de cervidés ne soit pas trop impactée non plus, mais vu le faible nombre de lynx actuellement, il n’y a pas de risque."
L'Office français de la biodiversité avait confirmé dès l'année dernière la présence du lynx boréal dans la Nièvre. S'il était jusque-là cantonné aux massifs du Jura et des Vosges, il semblerait que l'animal trouve le Morvan à son goût. "Ça semble être une zone favorable pour lui pour y vivre. Ce sont des grandes forêts assez tranquilles avec des cervidés. Il peut s’y installer. Pour le moment, on n'a que des individus adultes. On n’a pas observé de naissance", conclut Romane Boismenu.
► Reportage de Rémy Chidaine et Sophie Hemar