Les habitants de Brassy (Nièvre) sont appelés aux urnes ce 28 avril pour élire un nouveau conseil municipal, après la démission du précédent maire il y a plusieurs semaines. Seulement, la campagne électorale vire à l'affrontement alors qu'un candidat accuse l'un de ses adversaires d'agression sexuelle.
Ç'aurait dû être une élection sans accroc. À Brassy (Nièvre), une petite commune en plein cœur du Morvan, le maire ainsi qu'une partie du conseil municipal ont démissionné il y a plusieurs semaines. Les habitants sont donc appelés aux urnes pour élire leurs nouveaux représentants... sauf que la campagne a récemment pris un tournant bien plus polémique.
En cause, une affaire de mœurs qui remonte à plus de 20 ans. L'un des candidats accuse en effet l'un de ses adversaires, membre d'une autre liste, d'agression sexuelle. Des faits désormais prescrits, mais qui n'ont pas manqué d'alimenter les rumeurs dans le village. "Ils ont mis Brassy à feu et à sang", résume cette habitante, rencontrée sur place. "Avant, tout le monde s'entendait bien et maintenant, tout le monde s'en veut."
"C'est une grosse surprise, on est dans un tout petit village", abonde une autre riveraine. "On pouvait espérer que ça se passe plus sereinement, d'autant que ce sont des conflits qui n'ont rien à avoir avec la campagne municipale. Je souhaite que les gens de Brassy soient suffisamment intelligents pour voter pour le bien de la commune, et pas pour faire un tribunal par rapport à ces élections..."
"Ce n'est absolument pas une candidature contre la personne accusée"
La victime présumée, elle, n'était pas disponible ce vendredi pour nous rencontrer. Contrairement à ses colistiers qui, s'ils la soutiennent, souhaitent ne pas faire de cette affaire le seul sujet de leur campagne. "C'est important d'être derrière lui", explique Emilie Dulieu, l'une d'elles. "Mais les accusations qui ont été portées ne devraient pas être mises comme ça sur la publique."
On s'est réuni tout d'abord autour d'un projet. Cette affaire n'a pas joué dans la création de notre groupe.
Emilie Dulieu,colistière de la victime présumée
"On regrette que cette histoire ait pris de l'ampleur", ajoute Virginie Cuillier, autre colistière. "Ce serait dommage que tout ça élude les autres problématiques. L'objectif, c'est de faire société et de vivre intelligemment ensemble. Ce n'est absolument pas une candidature contre la personne accusée."
De son côté, l'accusé ne s'exprime sur l'affaire que par l'intermédiaire de son avocat, qui précise : "c'est étrangement 'à point nommé' que cette dénonciation se fait. Tout en violant les règles et engagements signés, il est affirmé des faits totalement inexacts qui portent atteinte à la réputation et à la dignité de monsieur Emmanuel M. Toutes les actions judiciaires utiles seront engagés dans la défense de ses intérêts."
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Les électeurs de Brassy doivent se prononcer ce dimanche 28 avril. Le cas échéant, un second tour pourra avoir lieu le 5 mai prochain.