Le projet de réforme du code du travail est en discussion au Parlement. Christian Paul, élu de la Nièvre et chef de file des députés PS contestataires, promet au gouvernement "une bataille parlementaire acharnée, pas une guérilla".
Pourquoi cette loi sera-t-elle "un calvaire pour tous" ?
Le projet controversé de loi Travail est examiné par les députés depuis mardi 3 mai 2016.Les débats sont programmés jusqu'au 12 mai. Malgré des modifications concédées par le gouvernement, environ 5 000 amendements ont été déposés. Christophe Sirugue, élu PS de Saône-et-Loire et rapporteur de la loi travail, estime qu’il manque près de 40 voix pour obtenir une majorité.
"Cette loi va être un calvaire pour tous : pour le gouvernement, parce qu'elle est très contestée, pour le Parlement qui sera mobilisé de longues semaines", déclare pour sa part Christian Paul, député de la 2e circonscription de la Nièvre. "Le président de la République et le Premier ministre prennent la responsabilité d'une fracture durable dans le pays", car "on ne réforme pas contre la population, les syndicats et une grande partie de la gauche politique", a déclaré le député bourguignon mercredi 4 mai 2016, lors d'une conférence de presse du courant "A gauche pour gagner".
En compagnie d’autres députés frondeurs, Christian Paul a reproché au gouvernement de "souffler le chaud et le froid", en parlant de dialogue mais en maintenant "la menace du 49.3". "Si ce texte est examiné en deux semaines, ce sera un passage en force sans précédent", a dit l’élu nivernais.
- @christianpaul58 : "Je suis loyal envers ceux qui m'ont fait confiance, mes électeurs, et mes principes" #PolMat pic.twitter.com/TNQF2lsseo
— LCP (@LCP) 3 mai 2016
Quels sont les points non négociables pour "les frondeurs" ?
"En l'état, ce texte n'est pas votable; s'il n'est pas réécrit en profondeur, nous voterons contre", a-t-il réaffirmé.Les frondeurs ne transigeront pas sur un certain nombre de points et notamment sur l'inversion de la hiérarchie des normes, laquelle donnerait la primauté à l'accord d'entreprise sur l'accord de branche et ouvrirait "des brèches énormes" dans une "course au moins disant social", et les licenciements économiques "facilités".
Les "bonnes mesures", sur le Compte personnel d'activité, le détachement de travailleurs ou la déconnexion, ne font pas le poids, estiment les députés de de l'aile gauche du Parti socialiste.
Près de 3 Français sur 4 sont opposés à la loi Travail
Près de trois Français sur quatre sont opposés au projet de loi Travail, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi 4 mai 2016.Environ 74% des personnes interrogées se disent "opposées" à la réforme, selon l'institut de sondage. En détail, 37% sont "plutôt opposées", 37% "tout à fait opposées".
A l'inverse, 25% des sondés se disent "favorables" au projet de loi, dont 3% "tout à fait favorables". Le 1% restant n'a pas d'opinion sur la question.
Ce sont les partisans du Front de gauche (93% contre) et du Front national (87% contre) qui sont les plus critiques envers le texte. L'opposition au projet de loi est majoritaire dans tous les camps, aussi bien chez les Républicains (65% contre) que chez les socialistes (55% contre). Le texte est par ailleurs rejeté par une large majorité de chômeurs (84%) et d'élèves et étudiants (79%).