L'annonce officielle se fera ce jeudi 18 avril : la commune de Chantenay Saint-Imbert (Nièvre) va accueillir un centre du collectif Médecins solidaires. Une réponse aux déserts médicaux. Quelle différence avec un centre de santé classique ? On vous explique.
C'est officiel : un centre de Médecins solidaires va ouvrir d'ici quelques semaines à Chantenay-Saint-Imbert, dans la Nièvre. Pour les patients, il ne sera plus nécessaire de se rendre à des kilomètres pour se faire soigner, par exemple à Saint-Pierre-le-Moûtier.
Qu'est-ce qu'un centre de Médecins solidaires?
Il s'agit d'un cabinet médical où, chaque semaine, un nouveau médecin prendra place. Ces 400 médecins généralistes font tous partie du collectif Médecins solidaires et peuvent travailler dans les 3 autres centres mis en place en France (un dans le Cher et deux dans la Creuse).
Le fonctionnement est simple : il s'agira d'un roulement. Chaque semaine, les médecins se saisiront des dossiers de chaque patient pour assurer un suivi. "Le dossier patient reste et chaque semaine, le médecin réinterrogera les prescriptions", affirme Régis Dindaud, directeur territorial de la Nièvre à l'Agence Régionale de Santé.
Alors question : ce nouveau centre est-il la solution au manque de médecin généraliste sur le territoire ? Pour Gabriel du Passage, directeur du déploiement Médecins solidaire, "c'est plus qu'un palliatif. Pour nous, c'est une contribution et l'une des solutions aux déserts médicaux, puisque toutes les semaines, il y a un médecin là où il y a une déshérence de soins. C'est le cas dans la Nièvre. Pour nous, c'était un choix intéressant parce que c'est à proximité d'un de nos centres situés dans le Cher". Soit, plus simple pour la logistique.
Le centre de la Nièvre ne sera donc pas éphémère et sera installé "dans des locaux mis à disposition par la collectivité, utilisés actuellement par un médecin qui part à la retraite".
Quel est le profil de ces médecins?
"Nous avons 400 médecins volontaires. Ils sont multigénérationnels. Un tiers a entre 30 et 45 ans, ce sont des jeunes médecins qui ne sont souvent pas installés, souvent remplaçants et qui voient dans ces projets l'occasion d'être utiles. Un autre tiers est constitué de retraités actifs, c’est-à-dire des médecins qui ont décidé d'arrêter doucement", détaille Gabriel du Passage.
Tous sont salariés de l'association pour une durée d'une semaine. Les tarifs appliqués au centre de santé seront les mêmes qu'ailleurs puisqu'il sera conventionné.
À quand l'ouverture ?
Reste que pour l'Agence Régionale de Santé, ce brassage de médecins est aussi porteur d'espoir pour l'avenir. "Je trouve ça intéressant, outre que ça amène des consultations sur un territoire en grande difficulté, ça amène un flux de médecins qui vont découvrir notre territoire, analyse Régis Dindaud. J'espère que certains y resteront".
Les porteurs du projet espèrent ouvrir ce centre avant l'été 2024. Et ce n'est pas la seule bonne nouvelle : "On a pour vocation d'ouvrir d'autres centres en Bourgogne-Franche-Comté. nous allons en discuter avec l'ARS et le conseil régional", conclut le représentant de l'association.