La direction du CHS d'Auxerre a fermé temporairement plus d'une vingtaine de lits au sein de l'établissement. En cause : un manque de médecins et d'internes. Des représentants du personnel craignent que le provisoire se transforme en définitif. Un mouvement de grève est prévu ce mardi 2 avril.
C'est un coup dur pour le CHS d'Auxerre. Une unité de 23 lits est fermée pour une dizaine de jours. Une situation temporaire, mais qui inquiète les représentants du personnel de l’hôpital psychiatrique. "Pour nous, ce n’est que le début. La fermeture de 23 lits, c’est un tiers des chambres, c’est beaucoup", estime Patrice Pierre, secrétaire du CSE, représentant pour l'intersyndicale du CHS 89.
En temps normal, le site peut accueillir plus d'une centaine de patients atteints de troubles psychiatriques. Mais faute de médecins, une unité doit fermer jusqu'au 3 avril. Pour pallier ces fermetures, une équipe d'appui psychiatrique sera déployée. Des infirmiers vont se déplacer au domicile des patients.
"Cela promet un avenir difficile pour le personnel", annonce Patrice Pierre. "On a déjà des difficultés de recrutements de médecins, mais ça devient compliqué. Les médecins sont vieillissants au sein du CHS. On a un manque d’internes, on a un manque de tout."
"Sans médecins, il n’y a pas d'hôpital"
La direction explique ne pas avoir le choix face à la pénurie médicale. En deux ans, l'hôpital a perdu huit médecins psychiatres et il fonctionne avec deux internes au lieu des huit nécessaires.
Patrice Pierre demande à l'ARS de venir à l'aide à l'établissement. "La direction cherche des solutions. Mais sans médecins, il n’y a pas d'hôpital. C’est pour ça que nous alertons les pouvoirs publics. Sans médecins, c’est la fermeture de l’offre de soin pour tout le département. On peut augmenter l’attractivité, demander à l’ARS qu’ils nous fournissent des internes, des internes qui peuvent peut-être s’y plaire et s’y installer. Ça part de là."
Le personnel de son côté, craint que le provisoire ne devienne définitif et qu'à terme les emplois soient directement menacés. Au final, selon eux, c'est l'offre de soin en psychiatrie et les patients qui en souffrent les premiers. Un mouvement de grève est prévu mardi 2 avril.