C'est ce que demande Alain Lassus, le président socialiste du département de la Nièvre. Il préconise de mettre les élèves en vacances dès maintenant, quinze jours avant le début des congés scolaires de Pâques. Meilleure parade pour enrayer la flambée épidémique, selon lui.
La Nièvre fait partie des territoires où l'on constate une accélération de l'épidémie. Le département sera soumis à des mesures sanitaires plus restrictives à compter de ce vendredi 26 mars à minuit. Mais pour Alain Lassus, il faut aller plus loin. Il l'a dit à nos collègues de FranceInfo.
Le président PS du conseil départemental, médecin généraliste en retraite, réclame la fermeture des établissements scolaires de la Nièvre dès maintenant « parce que c'est le principal vecteur de diffusion du virus aujourd'hui. »
« L'épidémie dans la Nièvre est hors de contrôle.»
Comment procéder ? L'élu se prononce pour une fermeture immédiate et « jusqu'aux vacances. Les vacances comprises, cela doit représenter à peu près un mois. Ce qui devrait permettre que la situation se calme. L'épidémie dans la Nièvre est hors de contrôle.» L’hôpital Pierre Bérégovoy de Nevers subit de plein fouet la troisième vague de l'épidémie.
Les syndicats enseignants sont également inquiets de l'évolution de la situation sanitaire dans la Nièvre. L'ARS confirme qu'il y a "de plus en plus de contaminations dans le milieu scolaire malgré la campagne des tests salivaires". Le lycée Pierre-Béregovoy de Nevers a d'ailleurs été fermé pendant une semaine par crainte de voir naître un cluster.
« Le protocole sanitaire est insuffisant. »
« Nous sommes favorables à l'ouverture des écoles mais pas à n'importe quel prix », rappelle Pascale Bertin. La secrétaire départementale de la FSU préfère concentrer ses attaques sur le protocole sanitaire « insuffisant » au sein de l'Education nationale. « Pourquoi faut-il attendre trois cas positifs dans une classe pour la fermer ? Pourquoi ne pas adopter le principe de précaution dès qu’un premier cas avéré apparaît, voire une suspicion de contamination », s’insurge la syndicaliste nivernaise.
« On ne peut pas laisser tout ouvert à tout prix. »
Pour le syndicat UNSA Éducation, la question de la fermeture des établissements scolaires n'est plus taboue. « On reste très attaché au maintien de la continuité pédagogique. Mais, au vu de ce qui se passe dans la Nièvre, il faut envisager des fermetures localement pour casser les chaînes de contamination. », précise Florent Moulinet, le secrétaire départemental de cette fédération.
Il affirme que les retours sur le terrain ne sont pas encourageants par endroits. Le non-brassage des élèves ne serait plus forcément respecté en raison de professeurs absents non remplacés. Florent Moulinet fait également état d'un nombre accru d'enfants testés positifs découverts lors des campagnes de tests salivaires dans les établissements scolaires de la Nièvre.
« Une chose est sûre, il faut trancher sans tarder ! »
Du côté de la fédération des parents d'élèves FCPE, on est partagé. «Avancer les vacances scolaires est une proposition à étudier. Car la recrudescence de l'épidémie est bien réelle dans la Nièvre. Si vous interrogez les parents, certains vous diront "il faut fermer". », estime Catherine Jorge.
Mais la présidente de la FCPE 58 sait aussi que d'autres parents n'y sont pas favorables pour des raisons de garde d'enfants ou de risque de décrochage scolaire. « Une chose est sûre, il faut trancher sans tarder ! », conclut Catherine Jorge.