A Nevers (Nièvre), une association et la Ville ont inauguré ensemble un refuge pour les chats errants. Une quinzaine d'animaux y vivent en liberté et sont accompagnés, nourris et stérilisés par l'ensemble des bénévoles.
Ils seraient près de 11 millions en France. Il n’est pas rare de tomber sur l’un d’entre eux au coin d’une rue ou gentiment abrité sous une voiture. Les chats errants qui survivent comme ils peuvent mais qui ont, à Nevers (Nièvre), une maison pour venir se réfugier.
L’association Chats sans toit s’occupe depuis 17 ans de ces animaux sans propriétaire. Elle a travaillé avec la Ville pour l’installation d’un nouvel abri. Des petites cabanes ont été installées dans le quartier de Banlay.
Des chats en liberté
"On a à peu près quinze chats recensés que l’on nourrit et que l’on suit avec des frais vétérinaires. Ils nous apportent autant qu’on leur apporte. Le plus vieux vit ici depuis 15 ans. Tous les chats vivent en liberté et sur place. Ils rentrent et ils sortent comme ils veulent", décrit Evelyne Loyau, présidente de l'association.
On fait de notre mieux pour les amener jusqu’au bout dignement. C’est une vraie vocation
Evelyne Loyau, présidente de l'association "Chats sans toit"
L’association compte huit bénévoles. Chaque matin et soir, quatre d’entre eux se relaient pour nourrir les chats. "Si on n’était pas là, ils seraient livrés à eux-mêmes. Ils ne seraient peut-être même plus là", estime Jocelyne Raclin, vice-présidente de l'association "Chats sans toit".
Un couple de chat engendre 20 700 félins en quatre ans
Car la France détient un triste record, celui du pays européen où on compte le plus d’abandons de chats et de chiens. Au-delà de leur prodiguer des bons soins, les membres de l’association s’occupent aussi des campagnes de stérilisation pour éviter la prolifération. Car selon une étude, un couple de chats peut engendrer 20 700 félins en quatre ans.
"Les chats sont castrés, stérilisés, identifiés et suivis par un vétérinaire. Et dans le quartier, ça apporte du lien social. Les personnes âgées, les enfants et les familles sortent plus. Les chats attirent les humains", assure Jocelyne Raclin.
C’est important pour le lien social. On est très heureux car les abris sont respectés, acceptés et même appréciés par les habitants. Le pari est gagné.
Jocelyne Raclin, vice-présidente de l'association "Chats sans toit"
Ce lien social, la Ville de Nevers, qui a installé ces abris, s’en félicite. La municipalité a fait un pari : prouver que ces animaux ne sont pas une nuisance. "On a un slogan. Une ville qui respecte les animaux et des animaux qui respectent la ville. Il y a une politique pour le bien-être animal et une meilleure cohabitation entres les animaux et l’homme", détaille Anne Wozniak, adjointe au maire de Nevers, déléguée à l'environnement naturel et à l'urbanisme.
La Ville a par ailleurs un budget dédié à la stérilisation des chats errants. "Les habitants peuvent nous signaler des chats qui ne sont pas stérilisés. Nos services interviennent et les amènent au refuge de Thiernay qui va les stériliser et les identifier. Les chats sont ensuite reposés sur site", explique l’adjointe.
Fort de ce succès, Nevers pourrait installer d’autres abris, si des habitants volontaires se manifestent.