Trafic de drogue : dans la Nièvre, les "pivots" d'un "gros réseau" interpellés après une enquête au long cours

14 suspects ont été arrêtés et placés en garde à vue ce lundi 24 avril, dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Nevers il y a plus d'un an. Le procureur adjoint évoque un "gros réseau", structuré en plusieurs branches.

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C'est l'aboutissement de plus d'un an d'enquête. Ce lundi 24 avril, quelque 170 gendarmes, policiers et membres des unités d'élite ont procédé à l'arrestation simultanée de 14 personnes, soupçonnées d'être impliquées dans un réseau organisé de trafic de drogue, dans l'agglomération de Nevers et en région parisienne. C'est ce qu'indique le JDC, et ce que confirme le procureur adjoint de Nevers, contacté par France 3 Bourgogne ce mercredi. 

Une enquête menée depuis début 2022

Ces interpellations, avec perquisitions, ont eu lieu en même temps, au petit matin du 24 avril. "C'est pour ça que Nevers était un peu "quadrillée" ce lundi", explique Paul-Edouard Lallois. Dans le détail, neuf hommes et cinq femmes sont placés en garde à vue et le resteront "jusqu'à la fin de semaine" (dans les affaires de stupéfiants, les gardes à vue peuvent durer 96 heures). Dans la Nièvre, ils ont été arrêtés à Nevers, Fourchambault, Varennes-Vauzelles, Saint-Éloi et Saint-Ouen-sur-Loire.

Les 14 suspects sont visés par une enquête ouverte début 2022 par le parquet de Nevers, pour trafic de stupéfiants. "Les investigations ont commencé à montrer l'ampleur de ce trafic, j'ai donc ouvert une information judiciaire en juin 2022, avec désignation d'un juge d'instruction", note le procureur adjoint. Les investigations sont confiées à la brigade de recherches de Nevers. 

"Au fil de leurs investigations, les enquêteurs mettent au jour un trafic à plusieurs branches, avec plus d'une centaine de consommateurs"

Paul-Edouard Lallois

La première branche de ce réseau est ciblée mi-novembre, avec une première salve d'interpellations. Elles conduisent à huit mises en examen. Ce lundi, c'était la seconde salve. "C'était en quelque sorte l'Acte II, avec le démantèlement d'une autre branche", note Paul-Edouard Lallois. 

"Un gros réseau"

Parmi les 14 interpellés de ce lundi, il y a des suspects soupçonnés d'être les plus impliqués dans le transport et la revente des drogues, "ceux qui ont un rôle pivot dans le trafic". Il y a aussi des nourrices (employés pour garder la drogue à leur domicile) et intermédiaires supposés.

Lors des perquisitions, les enquêteurs ont mis la main sur plus d'un kilo d'héroïne, plusieurs centaines de grammes de cocaïne, des armes de poing de type pistolet, plusieurs milliers d'euros en espèce, et des objets de luxe susceptibles d'être utilisés pour blanchir l'argent de la drogue, comme des smartphones haut de gamme. "Ce sont des saisies assez intéressantes, mais l'important était surtout le nombre de consommateurs identifiés, qui nous donne une idée de l'ampleur de ce réseau", explique le procureur adjoint. "C'est un gros réseau, bien développé."

"C'est le jeu de la pelote"

Cette enquête est l'aboutissement d'un "gros, gros travail de fond" qui a permis d'identifier davantage de suspects importants que lors d'une enquête de quelques mois seulement, comme cela est parfois le cas. "On a fait ce choix d'investir du temps et des moyens sur cette enquête, même si cela mobilise des effectifs sur le long cours", assume le procureur adjoint.

L'enquête a prouvé l'existence de toute une chaîne logistique, entre l'approvisionnement, le transport, la répartition, la revente de la drogue. "C'est le jeu de la pelote : plus vous tirez sur le fil, plus ça vient et plus vous en apprenez", remarque le procureur adjoint. Pour autant, impossible d'affirmer que le réseau tout entier est démantelé.

"Le trafic, c'est une pyramide sans fin, avec des commanditaires basés ailleurs et des fournisseurs très souvent basés à l'étranger."

Paul-Edouard Lallois

D'autant que la nature a horreur du vide : d'autres trafiquants risquent de prendre la place de ceux qui viennent d'être arrêtés. "Tant qu'il y a des consommateurs, il y aura des revendeurs", regrette Paul-Edouard Lallois. Il rappelle que "outre le volet judicaire, nous devons aussi travailler sur la prévention, la prise en charge sociale et sanitaire, pour tenter d'enrayer la spirale de consommation, notamment chez les nouveaux consommateurs de drogues".

Selon le procureur adjoint, il n'y a pas de problème particulier dans la Nièvre ; le département est touché de la même façon qu'ailleurs en France. "La drogue, ça touche tout le monde, toutes les catégories de population, insérées ou non, jeunes ou moins jeunes", rappelle-t-il.

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