La moisson de céréales est catastrophique dans la Nièvre cette année. Les agriculteurs ont rencontré le préfet lundi 1er août 2016. Ils ont réclamé des mesures exceptionnelles pour renflouer leurs trésoreries.
Alors qu’en 2015 les céréaliers avaient connu une récolte "record", la moisson 2016 se caractérise par des rendements en forte baisse.
Cela est dû aux fortes pluies qui se sont abattues pendant les mois de mai et de juin. L’humidité a favorisé l'apparition de maladies et le manque de luminosité a empêché les épis de mûrir correctement. Cela fait environ 50 ans que les professionnels n’avaient pas connu de situation pareille.
Jean-Charles Zwaenepoel, céréalier à Varennes-lès-Narcy, a vu ses récoltes de blé, d’orge et de colza diminuer d’environ 45%.
Dans la Nièvre, les producteurs annoncent déjà avoir perdu en moyenne 500 euros par parcelle moissonnée.
Ces mauvais rendements et la qualité en baisse s’ajoutent à des prix bas dans un contexte de concurrence internationale féroce.
Les céréaliers ont demandé au préfet que des mesures exceptionnelles soient prises pour les aider. Une année blanche de cotisations sociales pourrait être envisagée par le gouvernement. « C’est l’une des mesures», indique Jean-Pierre Condemine, le représentant de l’Etat dans le département.
Le reportage de Fabienne Acosta, Roxane Florin et Carlos Zappalá
Intervenants :-Jean-Charles Zwaenepoel, producteur céréalier
-Jean-Pierre Condemine, préfet de la Nièvre
-Stéphane Aurousseau, président de la FDSEA 58
Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, a annoncé récemment le lancement d'un plan d'aide comprenant des mesures fiscales, le report de cotisations sociales et des mesures spécifiques sur le remboursement de la TVA.
Un "fonds de garantie" doit également être mis en place par la Banque publique d'investissement (BPI), "pour aider à la mise en œuvre des allègements et des reports de prêts au niveau bancaire", a-t-il précisé.
Son montant sera affiné début septembre lorsque les estimations de récoltes seront confirmées. Un assouplissement temporaire de certaines règles environnementales auxquelles les agriculteurs sont soumis est aussi prévu.