Suite à la catastrophe de l’usine AZF de Toulouse en 2001, l'Etat a mis en oeuvre des plans de prévention des risques technologiques. De nouvelles prescriptions s'appliquent à certains sites Seveso. Comme à Gimouille, où six familles devront quitter leur maison.
Gimouille, un petit village de la Nièvre de moins de 500 habitants. Un village où depuis plusieurs dizaines d'années est installé le dépôt de gaz Finagaz (ex Totalgaz). Un dépôt qui, comme dix-neuf autres sites en Bourgogne, présente un grand risque d'explosion dont les conséquences déborderaient sur le voisinage.
Sur les quatre sphères de stockage présentes à l'origine, le dépôt Finagaz n'en compte plus qu'une aujourd'hui. Malgré cette réduction du stockage, le site présente toujours un risque. Conséquence : les six familles qui résident dans la zone réglementaire - à seulement quelques mètres du dépôt - devront "délaisser" leur maison par principe de précaution. Annick Fontaine fait partie des habitants concernés par cette mesure. Elle et son mari vivent à Gimouille depuis 1962 : "ca fait très mal au coeur. On a passé toute notre vie à faire notre maison, à l'installer pour nos vieux jours et aujourd'hui on se retrouve presque à la rue."
Reportage : Liz Raffier et Tania Gomez. Montage : Charles Morhain
Intervenants : Annick Fontaine (Habitante de Gimouille), Alain Bourcier (Maire de Gimouille), Christiane Dauvel (Habitante de Gimouille)
Une indemnisation et un terrain prévus pour les habitants concernés
Selon le maire de la commune, "un dédommagement financier, sensiblement supérieur à la valeur vénale des habitations actuelles" est prévu pour les habitants qui devront quitter leur habitation. Alain Bourcier ajoute que la commune a acheté un terrain qui sera dédié à l'installation des personnes qui devront quitter leur maison actuelle.
Pour d'autres habitants, qui se trouvent en dehors de la zone réglementaire, où le principe de "délaissement" ne s'applique pas, il sera néanmoins nécesseraire de réaliser des travaux de mise au normes. Avec là aussi des interrogations sur le financement. Sur le site de l'ACERIB (Agence de Communication des Echanges sur les Risques Industriels en Bourgogne) il est néanmoins indiqué que les travaux prescrits par le PPRT devraient être remboursés à hauteur de 90% par l'Etat.
20 sites Seveso à haut-risque en Bourgogne
Le plan de prévention des risques technologiques (PPRT) est un nouvel outil de maîtrise de l'urbanisation aux abords des exploitations industrielles classées à risque : Seveso "seuil haut" ou Seveso "Avec Servitude" (Seveso AS). Il en existe 622 en France, dont 20 en Bourgogne. 22 autres sites Seveso sont classés en "seuil bas".