Une pétition réclame une boulangerie et un distributeur de billets à Magny-Cours

Depuis décembre, une pétition en ligne est ouverte et réclame l'arrivée à Magny-Cours (Nièvre) d'un distributeur de billets et d'une boulangerie. Habitants comme commerçants regrettent le manque de services dans la commune de 1 500 âmes.

C’est un sentiment de ras-le-bol pour les habitants de Magny-Cours (Nièvre). À la fois trop loin et trop proches de Nevers, ils dénoncent le manque de commerce dans leur commune. Alors pour enrayer la spirale et relancer l’attractivité, ils ont lancé une pétition qui réclame le retour d’une boulangerie et d’un distributeur de billets.

"Nous avons une pharmacie et un bureau de tabac. C’est vrai qu’une boulangerie-pâtisserie, ce serait l’idéal. Et le distributeur de billets, ce serait vraiment pas mal !", s’enthousiasme un habitant, croisé dans un centre-ville où une devanture vide témoigne de la présence ancienne d’une boulangerie."Je commence à être âgée. Je ne conduirais peut-être pas toujours ! Et je ne suis pas la seule ! Donc avoir ces commerces sur place, ce serait quand même important", estime de son côté une retraitée.

350 signatures

À Magny-Cours, on comptait trois dépôts de pain l’année dernière. Aujourd’hui, seul le bar-tabac permet d’acheter une baguette sur place. Le gérant préfèrerait voir revenir une vraie boulangerie dans la commune de près de 1 500 habitants. "J’ai beaucoup de gens qui aimeraient bien avoir des boulangeries au plus près d’eux", raconte Jim Desprez, propriétaire du bar-tabac.

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Le texte de la pétition lancée par Cécile Perriot

C’est Cécile Perriot, la coiffeuse de Magny-Cours, qui est à l’origine de la pétition. Lancée le 8 décembre dernier, elle a recueilli près de 350 signatures. "J’ai repris le salon il y a 5 ans, et en 5 ans, j’ai vu l’évolution du passage des gens. Les rues désertiques, ça nous fait peur. Nous commerçants, c’est notre gagne-pain et je n’ai pas envie de fermer", confie-t-elle.

La mairie craint le manque de rentabilité d'un nouveau commerce

De son côté, la mairie aurait aimé plus de dialogue avec les commerçants avant le lancement d’une pétition. Jean-Louis Gutierrez, maire (SE) de Magny-Cours, craint également le manque de rentabilité d’un commerce dans sa commune.

"J’y travaille depuis des années. Vouloir des choses, c’est bien. Par contre, il faut les faire travailler quand ils sont là. La commune ne peut pas investir à n’importe quel prix et pour n’importe quoi", répond l’élu pour qui l’installation d’une boulangerie coûterait 150 000 euros à son propriétaire.

L’ancien commerçant qui avait un distributeur de billets, s’il a arrêté, c’est parce qu’il n’avait pas de retour.

Jean-Louis Gutierrez, maire (SE) de Magny-Cours

Quant au distributeur de billets, la commune en a eu un à l’intérieur d’un commerce. Il fallait 4 500 retraits par mois pour qu’il soit rentable. "Il faudrait que chaque habitant aille entre 4 et 5 fois par mois retirer de l’argent… c’est juste pas réaliste. C’est une question de réalité économique. Et pour une commune, il faut un local sécurisé et une assurance qui veuille bien nous assurer, ce qui n’est pas le cas de la nôtre", affirme Jean-Louis Gutierrez qui se dit tout de même  prêt au dialogue.

Les commerçants à l'initiative de la pétition prévoient de rencontrer la municipalité d'ici fin janvier. Afin d'explorer ensemble les pistes pour faire revenir des services à Magny-Cours.

En 2022, on compte plus de 46 000 distributeurs de billets sur le territoire français, en baisse de 3,4 % par rapport à l’année précédente. A l’inverse, selon une étude du cabinet Altarès, spécialiste des défaillances d’entreprise, le nombre de boulangerie est à son plus haut niveau depuis 20 ans en France, avec en 2022, 2 538 ouvertures contre 2 527 fermetures.

Il manquerait tout de même près de 9 000 boulangeries en France.

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