Les deux confinements ont entraîné une baisse dramatique de l'activité physique chez les jeunes, une hausse de leur sédentarité et une augmentation du temps passé devant les écrans. Une tendance nationale inquiétante, également observée par les professionnels de santé en Franche-Comté.
La contamination par le coronavirus n'est pas la seule conséquence sanitaire néfaste de la pandémie : à la faveur des récents confinements, la sédentarité des enfants et adolescents a explosé au cours des derniers mois, tandis que leur activité physique a connu une baisse dramatique.
Si cette baisse de l'activité est antérieure à la crise sanitaire, elle s'est cependant accélérée au cours des derniers mois.
Selon une enquête nationale menée par l'Onaps, l'observatoire national de l'activité physique et de la sédentarité, 42 % des enfants et près de 60 % des adolescents ont ainsi eu des activités physiques réduites pendant le confinement.
Fermeture des parcs, limitation des déplacements, réduction ou suppression des cours d'Education Physique et Sportive à l'école : les explications de ce phénomène sont nombreuses, les résultats inquiétants.
En effet, la baisse de l'activité physique peut entraîner l'apparition de troubles du comportement alimentaire, du diabète, une altération de la qualité du sommeil ou encore du surpoids.
"Beaucoup de maladies chroniques sont induites par l'inactivité au quotidien, et cela commence dès l'enfance", explique Sylvain Quinart, professeur en activité physique adaptée au Réseau de Prévention et de Prise en charge de l'Obésité Pédiatrique Bourgogne Franche-Comté.
Ce constat, émis par les professionnels de santé au niveau national, se confirme aussi dans la région.
"Le niveau d'activité physique des jeunes que nous suivont ici au CHU pour la prise en charge du surpoids a baissé, tandis que les moments de sédentarité ont augmenté, s'inquiète Sylvain Quinart. Ces constatations sont corroborrées par les études menées au niveau national."
Plus de temps passé devant les écrans
De la mi-mars à la mi-mai 2020, 2,8 % des filles et 6,5 % des garçons de 5 à 11 ans, et seulement 0,6 % des adolescents ont atteint les recommandations quotidiennes, 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse.
Cette baisse d'activité s'est accompagnée d'une explosion du temps passé devant un écran : 62% des enfants et 69% des adolescents ont ainsi vu ce temps augmenter.
93 % des enfants et adolescents dépasseraient aujourd’hui les deux heures maximum recommandées quotidiennement.
Pour Sylvain Quinart, pas de doute, le confinement a eu un effet "délétère" sur la santé des jeunes, en particulier des enfants et adolescents les moins actifs. "Ceux-là n'ont pas réussi à maintenir un certain niveau d'activité physique", déplore-t-il.
En effet, tous les jeunes ne sont pas égaux face à l'activité physique : d'importantes disparités existent, principalement liées à l'environnement, surtout familial, à la localisation en milieu urbain ou rural et au type de domicile (avec ou sans jardin).
Et bien que ce phénomène soit apparu à la faveur des deux confinements, il se poursuit depuis. "Les associations sportives ont dû fermer à partir de novembre, le couvre-feu fait qu'il est impossible d'avoir des activités en extérieur passé 18 heures, et l'EPS subit des contraintes particulières", rappelle Sylvain Quinart.