Les pistes de l'aéroport de Saint-Yan (Saône-et-Loire) sont en cours de rénovation totale pour la première fois depuis leur construction en 1962. Le chantier mobilise près d'une centaine de personnes et devrait durer 8 semaines.
C'est un chantier historique pour l'aéroport de Saint-Yan (Saône-et-Loire). Depuis lundi 2 août, une centaine de personnes sont à pied d'oeuvre pour refaire la totalité du revêtement des deux pistes. Des travaux impressionnants et exceptionnels, si l'on écoute Patrice Reverdy, chargé de mission à la direction de l'aéroport de Saint-Yan.
"C'est un chantier qu'on ne voit qu'une fois dans sa carrière."
Débuté en 2017, le projet de réfection totale des deux pistes coûte 8,4 millions d'euros hors taxe dont 80 % pris en charge pas l'État. "C’est un budget calculé et très raisonné par rapport à ce qui se fait ailleurs", défend Patrice Reverdy. Car au delà de la pose d'un revêtement spécifique à l'accueil d'avion, le chantier prévoit aussi "de refaire tout le balisage lumineux nécessaire pendant la nuit ou lorsque les conditions sont difficiles".
Un chantier bénéfique pour l'attractivité du site
En tout, ce sont plus de 44 tonnes d'enrobé qui seront déposées sur la petite piste (1 200 mètres de long et 30 mètres de large) et la grande piste (2 030 mètres de long et 45 mètres de large). En plus des moyens colossaux mis en place, le chantier doit s'adapter à plusieurs contraintes logistiques et de calendrier.
Il ne doit pas dépasser huit semaines et l'activité aéroportuaire doit être maintenue sur toute la période. "On bascule le chantier d’une piste à l’autre avec une exploitation maintenue pendant les travaux. On s'occupe actuellement de la petite piste et on attaquera la grande piste la semaine prochaine", explique le chargé de mission.
Ce maintien de l'exploitation est primordial pour le centre de l'École national de l'aviation civile (ENAC) de Saint-Yan. "Notre activité nous oblige à avoir les deux pistes utilisables en permanence", note Thierry Malosse, chef pilote sur le centre ENAC de l'aéroport. Pendant le chantier, le centre de formation "a adapté son rythme de travail pour réaliser les travaux en temps voulu".
Des travaux que l'école d'aviation civile accueille avec satisfaction. "C’est une excellente nouvelle pour l’école. En termes d’image de marque, ces travaux sont très importants pour vendre notre formation aux compagnies étrangères. À la fin des travaux, on sera dans un cadre d’activité idéal. On va pouvoir augmenter le nombre de vols simultanément et être aux normes européennes", se réjouit Thierry Malosse. L'école forme en effet entre 150 et 170 pilotes par an et ces pistes flambant neuves permettront d'accroître l'attractivité du site. En attendant, plus d'une centaine d'ouvriers continuent les travaux dont la fin est prévue le 24 septembre.