Leur étude, publiée dans une prestigieuse revue internationale, prend en compte pour la première fois les grossesses multiples.
Alertez les bébés ! chantait Higelin en 1976. Et c'est un peu ce que font aujourd'hui les chercheurs des CHU de Besançon et de Dijon : alerter les bébés, ou du moins leurs futures mamans. Ainsi, il existe bien un lien entre pollution de l'air et mauvaise croissance du foetus.
Jusqu'ici, rien de nouveau. Le lien avait déjà été établi. Par exemple, dans le même registre, une étude menée dans la revue Environment International montrait que la pollution modifiait l'ADN des bébés avant leur naissance (le texte intégral, en anglais, est à retrouver ici).
Mais tous ces travaux excluaient quasi systématiquement les grossesses multiples. Pour la première fois, les chercheurs bisontins et dijonnais ont décidé d'inclure un pannel de 249 grossesses multiples dans leur étude, parmi les quelque 11 000 accouchements analysés (toutes sont des femmes résidant à Besançon ou dans l'aire urbaine de Dijon).
Quelle est leur conclusion ? Que l'exposition au dioxyde d'azote, même à faible concentration, provoque des troubles de la croissance foetale. Une légère augmentation de NO² suffit à augmenter le risque de retard de croissance intra-utérin de 50 %. Et ce, y compris dans des villes peu polluées. Pas très rassurant...
Pour aller plus loin : Multiple pregnancies and air pollution in moderately polluted cities: is there an association between air pollution and fetal growth?. Env Int, 2018 Vol 121, Part 1, Dec:890-897. doi.org/10.1016/j.envint.2018.10.015