Etre obèse ou en surpoids à l'âge de 50 ans pourrait accélérer la survenue de la maladie d'Alzheimer. C’est ce qu’indique une étude publiée mardi 1er septembre 2015 dans la revue médicale Molecular Psychiatry, qui dépend du groupe Nature.
Qu’ont découvert les chercheurs ?
Une équipe de chercheurs américains, canadiens et taïwanais a étudié pendant environ 14 ans près de 1 400 personnes "normales sur le plan cognitif" vivant dans la région de Baltimore au début de l'étude en leur faisant passer régulièrement des évaluations neuropsychologiques.Parmi elles, 142 ont développé la maladie d'Alzheimer et les chercheurs ont pu montrer que chez celles-ci, un IMC (rapport entre la taille et le poids) plus élevé au moment de la cinquantaine était associé à une apparition plus précoce de la maladie. Un indice IMC supérieur à 30 est considéré comme un signe d'obésité chez l'adulte. Pour un indice situé entre 25 et 30, on parle de surpoids.
Les chercheurs ont également étudié les résultats de 191 autopsies qui ont montré qu'un IMC plus élevé était lié à un plus grand nombre d'enchevêtrements neurofibrillaires, des modifications cérébrales observées dans la maladie d'Alzheimer. Le vieillissement est le principal facteur de risque des maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
Quel rôle jouent aussi le diabète, l'hypertension ou l'absence d'exercice ?
Des études ont également montré que le diabète, l'hypertension ou l'absence d'exercice pouvaient jouer un rôle, voire accélérer l'apparition de la maladie. Les chercheurs qui se sont évertués à mesurer le rôle joué par l'obésité soulignent qu'ils ne sont pas en mesure d'expliquer les mécanismes en cause.Ils reconnaissent également que de nouvelles études devront être réalisées pour déterminer une valeur spécifique d'IMC à partir de laquelle le risque d'apparition précoce d'Alzheimer augmente.
Madhav Thambisetty, l'un des auteurs de l'étude, souligne pour sa part l'importance du "maintien d'un IMC sain dès la cinquantaine" pour retarder l'apparition d'Alzheimer.
Un décalage de deux ans pourrait réduire de 22 millions le nombre global de cas d'Alzheimer dans le monde d'ici à 2050, ce qui permettrait des économies substantielles pour les services de santé, indiquent encore les chercheurs dans leur étude. Selon l'OMS, on compte 47,5 millions de personnes atteintes de démence dans le monde, avec 7,7 millions de nouveaux cas chaque année.