Le CEVIPOF publie, ce mercredi 14 décembre 2016, sa dernière enquête électorale française pour France 3. Les sondés placent toujours François Fillon en tête, un mouvement amplifié en Bourgogne-Franche-Comté, où Arnaud Montebourg est mieux placé que sur le reste du territoire.
Le CEVIPOF, centre de recherches politiques de Sciences Po, a interrogé 18013 personnes inscrites sur les listes électorales entre le 2 et le 8 décembre dernier. Parmi elles, 12726 personnes se disent certaines d'aller voter à l'élection présidentielle.
81% des sondés se disent intéressés par le scrutin.
Les intentions de vote en France
Si l'élection présidentielle avait lieu dimanche prochain, c'est François Fillon (LR) qui arriverait nettement en tête dans tous les cas de figure.
Il obtiendrait entre 24,1% et 26,2% des suffrages selon la candidature d'Arnaud Montebourg (PS) ou de Manuel Valls (PS) et la présence ou non de François Bayrou (MoDem) qui l'affaiblit.
La candidate FN Marine Le Pen arrive en 2ème position avec des scores oscillant entre 22,3% et 23%.
Emmanuel Macron serait troisième et son score passerait de 12,1% à 13,7% en l'absence de François Bayrou et d'Arnaud Montebourg, et de 14,6% à 16,4% en l'absence de François Bayrou et de Manuel Valls.
Jean-Luc Mélenchon prend la 4ème place, entre 12,1% et 13%.
De son côté, Arnaud Montebourg recueille entre 5,5% et 6,3% des intentions de vote, presque moitié moins que Manuel Valls (entre 10,1 et 10,9%).
Arnaud Montebourg boosté en Bourgogne-Franche-Comté.
Le régional de l'étape profite de son implantation locale, en obtenant des scores beaucoup plus important en Bourgogne-Franche-Comté qu'au niveau national.
Il obtiendrait 9,4% (en présence de François Bayrou) et 10,7% (en l'absence de François Bayrou) et serait ainsi au coude à coude avec Jean-Luc Mélenchon (10,8% et 11,1%).
Mais les habitants de la région placeraient eux-aussi François Fillon en tête quel que soit le scénario envisagé. Et le score de l'ancien premier ministre serait bien meilleur ici que sur l'ensemble du territoire français (entre 25,8% et 27,6%).
De même, Marine Le Pen est davantage cité en BFC (entre 23% et 24,3% selon les autres candidatures).
Effet ou non du soutien de l'ancien président de région François Patriat, Emmanuel Macron séduit également davantage les Bourguignons et les Francs-Comtois (entre 12,1 et 14,8%).
Le terrorisme, enjeu principal
Comme au plan national, les Bourguignons et les Francs-Comtois placent le terrorisme (59%), le chômage (53%) et le pouvoir d'achat (46%) comme étant les 3 principaux enjeux de la prochaine élection présidentielle.
Seule petite nuance entre les deux anciens territoires : le pouvoir d'achat est jugé prioritaire à 44% en Bourgogne contre 49% en Franche-Comté.
A noter aussi que l'environnement est une préoccupation dominante dans l'électorat de gauche alors que le terrorisme et la criminalité restent dominants pour les sympathisants de droite.
La Bourgogne plus favorable à l'accueil des réfugiés que la Franche-Comté
Le CEVIPOF a également questionné son échantillon sur le sujet des demandeurs d'asile et des réfugiés, en demandant aux personnes sondées s'il fallait diminuer le nombre de personnes accueillies ou au contraire l'augmenter.
En Bourgogne, 15,1% des personnes interrogées se disent favorables à l'accueil de davantage de réfugiés; elles ne sont que 12,1% en Franche-Comté (14,1% au niveau national).
De même, 36,3% des Francs-Comtois veulent que le nombre de demandeurs d'asile et de réfugiés baissent "très fortement" alors que 29,3% des Bourguignons souhaitent la même chose (30% sur la France entière).
Mais, en moyenne, 6 habitants sur 10 de la région veulent voir ce nombre diminuer.
Méthodologie
Pour cette 9ème vague, le CEVIPOF a réalisé son enquête du 2 au 8 décembre 2016 à partir de 18 013 personnes inscrites sur les listes électorales, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 12 726 personnes certaines d’aller voter à l’élection présidentielle. Cet échantillon a été interrogé par Internet, selon la méthode des quotas : sexe, âge, profession de la personne de référence du foyer, région, catégorie d’agglomération.