La réduction de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes à double-sens, sans séparateur central entrera en vigueur le 1er juillet 2018. La RCEA en Saône-et-Loire est concernée.
C'était une des mesures du comité interministériel de la sécurité routière du 9 janvier 2018La RCEA
La Route Centre Europe Atlantique, composée des RN 70, 79 et 80, est concernée par toutes ses sections qui avaient une vitesse maximale autorisée de 90 km/h, et vont passer à 80 km/h : si on exclut les chantiers en cours sur les routes bidirectionnelles où la vitesse est limitée à 70 km/h, au 1er juillet 2018, environ 40 km de routes du réseau RN auront donc une vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur les 150 km de routes nationales.
Les modalités particulières
Les poids lourds et les jeunes conducteurs conservent leur régime particulier. Leur vitesse maximale autorisée est déjà de 80 km/h sur les routes concernées. Ils restent donc limités à 80 km/h.
Les règles ne changent pas pour les véhicules articulés ou avec remorque dont le poids total est supérieur à 12 tonnes ; la vitesse maximale reste pour eux à 60 km/h hors des routes à caractère prioritaire et signalées comme telles.
La vitesse maximale autorisée d'une section à 80 km/h restera à 80 km/h en cas de pluie.
Le passage à 80 km/h, pour réduire les accidents mortels
La Préfecture de Saône-et-Loire, dans son communiqué de presse daté du 7 juin, rappelle aussi les chiffres de la mortalité routière :
En Saône-et-Loire, après une année 2013 avec une mortalité routière particulièrement basse (34 tués), le nombre de morts est reparti à la hausse en 2014 (38 tués) et 2015 (45 tués), avant une stabilisation en 2016
(43 tués), mais une nouvelle augmentation en 2017 (46 tués).
La vitesse, un facteur aggravant
Comme l’a établi le comité des experts du conseil national de la sécurité routière dans son rapport du 29 novembre 2013, une réduction de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur les routes à double sens sans
séparateur central permettrait de sauver 300 à 400 vies par an au niveau national.
Selon le fichier des auteurs présumés des accidents mortels, dans le département, en 2018, la vitesse est impliquée dans 44 % des accidents mortels parmi l’ensemble des accidents mortels contre 23 % en 2017 et 26 % en 2016 (30 % pour la France métropolitaine pour la période septembre 2014 - décembre 2017).
De par la baisse générale des vitesses des véhicules, les usagers de véhicules à deux roues motorisés vont connaître une baisse du risque de mortalité.
Une perte de temps réduite
Par ailleurs, la perte de temps est faible en circulant à 80 km/h plutôt qu’à 90 km/h, d’autant plus que les trajets sur le réseau secondaire sont souvent sur des distances assez courtes : en roulant à 90 km/h plutôt que
80 km/h, le temps en moins passé sur la route est seulement de 50 secondes sur un trajet de 11 kilomètres (Cluny – Taizé, par exemple).
La diminution des émissions polluantes
La limitation à 80 km/h présente également l’avantage de diminuer les consommations de carburant, et donc les émissions polluantes dans l’environnement. Les émissions de polluants sont ainsi réduites de plus de 30 %.
Un réseau secondaire très meurtrier
Cette mesure se justifie par l’accidentologie importante du réseau secondaire : dans le département, entre 2012 et 2016, 124 personnes ont été tuées sur routes bidirectionnelles hors agglomération entre 2012 et
2016 soit 60% des tués dans le département contre 55 % pour la France métropolitaine.
28 personnes ont été tuées sur le réseau RD en 2016 et 29 en 2017.
Les habitants des territoires ruraux sont donc ceux qui paient le plus lourd tribut à la violence routière :
d’une part parce qu’ils passent quotidiennement plus de temps sur les routes, d’autre part parce qu’ils
circulent sur les routes les plus dangereuses.