Les vendanges 2018 ont débuté de façon précoce, en raison de la canicule de cet été et de la sécheresse qui sévit. Mais, cette année est-elle vraiment exceptionnelle ? Quel impact a le réchauffement climatique sur nos vignes ?
Les viticulteurs de Bourgogne se souviennent encore de la terrible sécheresse de 1976.
Mais, la consultation des relevés météo ou des demandes de subventions montre qu’on a déjà connu des périodes d’intense chaleur en 1947 ou en 1893 par exemple.
La température a augmenté d’1,5 degré depuis la seconde moitié du 20e siècle
Au 21e siècle, même si le climat n’est jamais vraiment le même d’une année sur l’autre, on voit que la date des vendanges se rapproche de plus en plus de début septembre.
"L’augmentation de la température depuis la seconde moitié du 20e siècle est de l’ordre d’1,5 degré : cela se traduit par une anticipation de la date de récolte d’environ 15 jours", explique Benjamin Bois, maître de conférences à l’institut universitaire de la vigne et du vin.
Les végétaux se développent plus rapidement. Pour la vigne, la floraison, la véraison et la récolte sont anticipées.
"Ce qui change, c’est surtout la régularité de ces années précoces. Avant, c’était une année tous les 20 ans, aujourd’hui c’est 9 années sur 10 où les vendanges ont lieu la première quinzaine de septembre", dit Vincent Lécheneaut, viticulteur à Nuits-Saint-Georges.
2018 est une des années les plus précoces qu’on ait eu
"2018 est une année particulière, car il y a eu une succession de mois très chauds depuis avril. On a eu quelques périodes froides, mais la plupart du temps, on était au-dessus des normales saisonnières sans battre des records, sauf pendant la période très chaude fin juillet-début août", précise Benjamin Bois.
Dans les vignes, des baies sont flétries à cause du manque d’eau. Des feuilles jaunissent et tombent. Cela dit, les deux cépages de Bourgogne (le pinot noir et le chardonnay) sont assez "plastiques" au climat.
On le sait car on a une année de référence, c’est l’année 2003 qui semble typique du réchauffement climatique à venir.
"On voit que les 2003 de Bourgogne qu’on débouche aujourd’hui, en rouge et en blanc, sont la plupart du temps très bien conservés et de très bonne qualité", assure le maître de conférences à l’institut universitaire de la vigne et du vin.