Les oiseaux migrateurs qui passent l’hiver en Afrique reviennent en Europe de plus en plus tôt. A l’inverse, une fois l’automne venu, ils s’envolent vers le sud de plus en plus tard. Reportage à Rouvres-en-Plaine, en Côte-d’Or.
Ce week-end, la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) a organisé pour la 8e année consécutive une opération de comptage des oiseaux des jardins. A l’occasion de cette opération, l'association multiplie les manifestations d'initiation à l'ornithologie.
En Côte-d’Or, par exemple, le public était invité à venir découvrir les nombreuses espèces de volatiles installées au bord de l'eau à Rouvres-en-Plaine, sur une ancienne gravière exploitée par le groupe Eqiom. Cet endroit est devenu un site d'observation, aménagé grâce à un partenariat entre la LPO et la société spécialisée dans les matériaux de construction.
Dimanche 26 janvier, des animateurs de la LPO étaient présents avec du matériel optique pour montrer les oiseaux aux promeneurs. Ceux-ci ont pu admirer des aigrettes, des hérons ou encore une quinzaine de variétés de canards comme les fuligules morillons, les canards plongeurs à flanc blanc, les foulques macroules, etc.
Il y avait aussi des sarcelles d'hiver qui viennent du nord de l’Europe et qui s’installent en Côte-d’Or pour l’hiver.
Reportage de Sylvain Bouillot, Damien Rabeisen et Carlos Zappalá avec Isabelle et Thierry Rigaud, membres de la LPO
Les mouvements des oiseaux sont un baromètre du réchauffement climatique
"Des scientifiques ont fait des études très pointues qui montrent que les oiseaux migrateurs qui passent l’hiver en Afrique reviennent en Europe de plus en plus tôt. On le voit avec les hirondelles qui, année après année, battent des records de précocité", explique Thierry Rigaud, un bénévole membre de la Ligue pour la Protection des Oiseaux.
"A l’inverse, elles partent de plus en plus tard. C'est ainsi que cette année, on a eu des hirondelles jusqu’à fin novembre en Côte-d’Or", alors qu’en principe elles prennent leur envol pour le sud fin septembre.
"Cela peut avoir des conséquences positives, car les oiseaux restant plus longtemps ici, ils peuvent faire plus de reproduction.
Mais, ça peut aussi avoir des conséquences négatives", ajoute-t-il. En effet, "certains oiseaux qui rentrent plus tôt monopolisent les sites de nidification, ce qui fait que les oiseaux qui restent là, en Côte-d’Or, tout le temps n’ont plus assez de place".