C'est une des compétences importantes des régions : la gestion des transports. Elle concerne un tiers du budget régional. Trains express régionaux, bus, mobilités douces, fermeture des petites lignes, mais aussi sécurité, on compare les propositions des 7 candidats en Bourgogne Franche-Comté.
En 2020, la Région a consacré près de 575 millions d'euros aux transports régionaux. C'est plus du tiers de son budget. Depuis 2017, les régions sont devenues les autorités organisatrices de l’intégralité de la mobilité interurbaine (transports non-urbains réguliers ou à la demande, transports scolaires, trains express régionaux,...) En Bourgogne Franche-Comté, la région gère 1951 km de lignes TER.
La bataille des tarifs
Modernisation, tarifs, qualité de service, sécurité, accessibilité... autant de points au sujet des TER que les candidats souhaitent développer.
Sur le sujet, Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste sortante, défend la nouvelle tarification mise en place par la majorité sortante. "Nous avons fait un pari dans cette région, c'est de baisser les tarifs des TER pour que nous ayons plus de fréquentation." Elle reconnait néanmoins que la crise sanitaire a éloigner une partie de la clientèle. "Le chemin des trains a été un peu abandonné. Il faut qu'on le retrouve en offrant des trains plus confortables, plus accessibles." Marie-Guite Dufay propose la création d'une nouvelle tarification TER pour les télétravailleurs. Elle défend également le maintien de la gratuité des transports scolaires.
Sans surprise, aucun candidat ne promet de hausse des tarifs. Sans aller jusqu'à la gratuité, Stéphanie Modde, tête de liste EELV, propose de revoir la tarification des transports pour les jeunes et les sans-emplois et de proposer "pour les lignes peu fréquentées, une tarification à un euro le voyage". "Notre objectif n’est pas la gratuité des transports (mis à part, bien sûr, le maintien des transports scolaires gratuits et la politique des cars à 1,5 €), mais celui de transports de qualité" répond Denis Thuriot, le candidat En Marche dans son programme. Le candidat centriste ne ferme d'ailleurs pas la porte à l'ouverture à la concurrence du transport voyageurs. La candidate écologiste envisage de son coté de soutenir l'arrivée "d'opérateurs coopératifs".
Beaucoup insistent en revanche sur l'amélioration du service. Stéphanie Modde veut amplifier la fréquence de certaines lignes. Denis Thuriot propose lui aussi de faire circuler davantage de trains sur certaines lignes et d'instaurer un cadencement des horaires, notamment sur la ligne Dijon/Besançon. Marie-Guite Dufay propose également "davantage de trains, de cars et de mobilités décarbonées avec une complémentarité des transports". Ces 3 candidats insistent également sur la nécessité de faciliter l'intermodalité. Les candidates socialistes et écologistes défendent également le développement de mobilités douces. "On ne peut pas dire aux gens, laissez votre voiture, et prenez les transports collectifs, si on ne leur facilite pas la tâche, s'ils ne peuvent pas passer de l'un à l'autre très facilement" estime Denis Thuriot. Bastien Faudot (Le Temps des Cerises) propose la création d'une "plateforme publique de co-voiturage à l'échelle de la région".
Petites lignes et fermetures de gares
Qui dit transport ferroviaire dit risque de fermeture de petites lignes. En Bourgogne Franche-Comté, la région a mis en place un moratoire sur la fermeture des petites lignes. La gestion des petites lignes régionales est évoquée par plusieurs candidats. La liste Europe Ecologie-les Verts, menée par Stéphanie Modde propose dans son programme "un développement des petites lignes" ainsi que la volonté de "redonner vie aux gares des territoires, en diversifiant les modes de gestion alternatifs avec appui renforcé aux gares solidaires". Les écologistes souhaitent aussi "qu’aucune gare régionale ne soit fermée sur l’ensemble du territoire régional."
Bastien Faudot souhaite aller plus loin. Il propose la "réouverture des lignes du quotidien" pour revenir à la situation de 2011 ainsi que l'humanisation du service ferroviaire avec le retour de personnels dans les trains et les gares. A l'inverse, Gilles Platret veut développer le concept de "taxirail", un train autonome circulant à la demande sur les petites lignes. Le candidat Les Républicains veut également "rétablir certaines liaisons délaissées" sans préciser lesquelles.
Dans son programme, le candidat du Rassemblement national, Julien Odoul aborde la question des transports par le prisme de la sécurité (voir ci-dessous). Interrogé, il défend également un "droit aux transports" qui selon lui n'est plus appliqué dans les zones rurales. "On a fermé des guichets de gare. On a des petites lignes qui sont menacées pour l’ouverture à la concurrence. Je souhaite véritablement être le président du rééquilibrage et donc faire en sorte que le réseau de transport soit uniforme sur l’ensemble du territoire régional." Un projet qu'il souhaite financer par des économies réalisées sur d'autres postes budgétaires.
De son coté, Marie-Guite Dufay veut rouvrir "600 km de voies ferrées pour de nouveaux usages : trains touristiques, vélotrain, voies vertes, valorisation environnementale…". La tête de liste LREM, Denis Thuriot annonce vouloir "fixer rapidement une politique de maintien des petites lignes" mais insiste sur la nécessité de trouver les financements nécessaires.
Quant à Claire Rocher, sans développer de propositions spécifiques, la candidate de Lutte Ouvrière, met en rapport la nécessité des transports avec la menace pesant sur cette offre de service public :"les besoins, les usagers comme les travailleurs des transports les connaissent. Il faut les deux [...] Utile, indispensable ou pas, tout est sommé de rapporter de l'argent aux riches ou de faire des économies, voire de disparaître."
La sécurité dans les transports
A l'image du reste de son programme, Julien Odoul aborde la question des transports d'abord du point de vue de la sécurité . La tête de liste du Rassemblement national propose de "recruter des agents armés pour sécuriser les gares et les transports". Il souhaite également "renforcer la vidéo-protection". Une proposition que reprend également Gilles Platret. Il souhaite "assurer la protection des usagers des TER en développant la vidéoprotection à l'intérieur des rames".
La thématique ne se limite pas aux candidats de droite ou d'extrême droite. Dans son programme, Marie-Guite Dufay propose d'"améliorer la sécurité des usagers dans tous les transports régionaux Mobigo (TER, car, transports scolaires, covoiturage…). La candidate EELV, Stéphanie Modde souhaite de son côté, renforcer la police ferroviaire.
Les propositions des 7 candidats
Les propositions de Marie-Guite Dufay
- Développer la mobilité partout et pour tous : davantage de trains, de cars et de mobilités décarbonées avec une complémentarité des transports.
- Maintenir la gratuité des transports scolaires et en développer la sécurité et la qualité.
- Construire des solutions de mobilité de proximité et solidaires avec les territoires : mobilités douces, covoiturage, autopartage, vélo électrique
- Rouvrir 600 km de voies ferrées pour de nouveaux usages : trains touristiques, vélotrain, voies vertes, valorisation environnementale…
Les propositions de Denis Thuriot
- Fixer rapidement une politique de maintien des petites lignes en lien avec les capacités de la région à lever les fonds nécessaires. revoir le schéma de desserte des transports scolaires.
- La région doit déclencher une réelle stratégie hydrogène, à long terme, sur le ferroviaire et utiliser l’ingénierie et les aides d’état en la matière (4 régions, dont bfc, sont soutenues, à hauteur de 47 m€).
- Encourager et soutenir les démarches d'intermodalite sur le territoire
- Mettre en place un plan de développement progressif des véloroutes sur les emprises des voies sncf non circulées, à promouvoir.
- Mise en concurrence du transport voyageurs
- Mener rapidement une étude d’opportunité et une concertation sur le devenir des petites lignes ferroviaires et l’éventuelle prise de compétence du Conseil Régional
Les propositions de Bastien Faudot
- Signature d’un contrat de service public de 10 ans avec la SNCF pour empêcher l’ouverture à la concurrence des lignes TER
- Humanisation du service ferroviaire (présence humaine, contrôleurs, réouverture de guichets et de gares…) et améliorer l’accessibilité aux personnes en situation de handicap
- Réouverture des lignes du quotidien : retour à la situation de 2011
- Création d’une plateforme publique de co-voiturage à l'échelle de la région
Les propositions de Julien Odoul
- recruter des agents armés pour sécuriser les gares et les transports
- Renforcer la vidéo-protection.
Les propositions de Stéphanie Modde
- Donner la priorité au TER sur l’ensemble de la région, soutien au développement des trains de nuit ainsi que des opérateurs coopératifs (SCIC type Railcoop)
- Préserver toutes les lignes régionales et de veiller à la synchronisation des horaires ferroviaires et des dessertes bus particulièrement en zones rurales.
- Aménager les zones de covoiturage à proximité des gares
- Redonner vie aux gares du territoire en diversifiant les modes de gestion alternatifs avec appui renforcé aux gares solidaires
- Aucune gare régionale ne soit fermée sur l’ensemble du territoire régional
- Conditionner des critères de recours au fret ferroviaire dans les investissements régionaux
- Revoir la tarification régionale pour les jeunes et les sans-emplois, d’amplifier la fréquence et de proposer, pour les lignes peu fréquentées , une tarification à un euro le voyage.
Les propositions de Gilles Platret
- Tester le concept de « taxirail », train autonome circulant à la demande sur les petites lignes.
- Rétablir certaines liaisons ferroviaires délaissées et développer le fret ferroviaire et fluvial dont l’empreinte carbone est plus réduite.
- Développert la vidéoprotection à l'intérieur des rames
Les propositions de Claire Rocher
- Aucune proposition spécifique