Pour découvrir comment fonctionne un barrage hydroélectrique, nous nous sommes rendus dans le Morvan, sur un ouvrage imaginé pour réguler les crues de la Seine dans la capitale et qui depuis près d'un siècle alimente environ 25 000 habitants en électricité.
L'électricité est majoritairement issue du nucléaire en France. Il n'y a pas de centrale en Bourgogne-Franche-Comté. Nous produisons tout de même de l'électricité, avec des éoliennes, du solaire ou grâce à l'eau.
Pour découvrir comment on peut produire de l'électricité avec l'eau, nous nous sommes rendus au barrage du Crescent, au cœur du Morvan, entre la Nièvre et l'Yonne. "Ici, deux cours d'eau se jettent dans une retenue, la Cure et le Chalaux, précise Jean Champagne, responsable d'exploitation d'EDF. Cet aménagement est composé de plusieurs parties, comme un Lego géant. Il y a une grosse partie qui est le barrage en béton, qui permet de retenir l'eau. Et on a sur l'extrémité du barrage une centrale de production dans laquelle on va produire de l'électricité."
"EDF exploite quatre aménagements successifs sur la chaîne du Chalaux et de la Cure. À partir de la fin du XIXe siècle, il y a eu une volonté d'électrifier la région. À la suite de la première guerre mondiale, les Allemands ont été contraints de construire ces aménagements en dommages de guerre. Ils ont été conçus dans la période entre 1929 et 1933", rappelle le responsable d'exploitation.
Au cœur de l'usine de production électrique, on retrouve de gros alternateurs qui utilisent tout simplement la hauteur de chute et la force de l'eau. "L'eau est acheminée sur la turbine. Elle va se mettre à tourner. Elle va entraîner avec elle un alternateur. Et sur le même principe qu'une dynamo de vélo, on va récupérer l'électricité", explique Jean Champagne. "Sur six usines, on a une quantité d'énergie produite par an qui est de l'ordre de 80 000 MWh, ce qui représente la consommation d'environ 25 000 habitants."
Ce mastodonte de béton armé est surveillé de près. Des drains assainissent ses fondations, des capteurs mesurent les pressions à sa base et des pendules son inclinaison. Car un barrage, ça bouge et c'est normal. "Le barrage bouge de quelques millimètres. C'est imperceptible à l'œil humain. C'est pour ça qu'on a des appareils qui nous permettent de mesurer avec précision la position."
À la base du barrage, l'eau s'écoule à raison de 900 litres par seconde. Un débit modeste vu l'ouvrage mais essentiel pour la rivière. "Ce débit réservé est un débit minimum qui est délivré en permanence, toute l'année, pour maintenir la vie dans la rivière", détaille le responsable d'exploitation.
Le barrage possède un évacuateur de crues. "On a trois vannes pour assurer cette fonction là. Ces vannes nous permettent de réguler le niveau de la retenue pour limiter le débit à l'aval de l'aménagement."
Durant les crues mais aussi en période estivale, aussi bien en amont qu'en aval, ce type de barrage a une fonction de régulation des cours d'eau. De quoi assurer la préservation de la faune et la flore mais également des activités aquatiques.