Ce jeudi 1er juin 2016, l'Ordre des médecins a présenté de nouveaux chiffres sur la démographie médicale. Ils confirment que certains territoires souffrent d'un manque de medecins généralistes. La Nièvre et l'Yonne enregistrent une des plus grosses hémorragies de France.
Des chiffres alarmants
Comment stopper l'hémorragie de médecins généralistes? La question n'est pas nouvelle mais se fait de plus en plus pressante, comme en témoignent les derniers chiffres présentés, jeudi, par le Conseil de l'Ordre des médecins (Cnom). Il prédit un quart de généralistes en moins sur 20 ans.Dans notre région, la Nièvre et l'Yonne sont clairement identifiés comme des "déserts medicaux". En neuf ans, les effectifs des généralistes ont baissé de 25% dans la Nièvre : c'est la plus forte baisse avec Paris. L'Yonne est également fortement touchée avec un recul de 21%.
Les chiffres sont alarmants. Si le nombre de médecins, toutes spécialités confondues, stagne depuis plusieurs années avec plus de 215.000 praticiens en activité en 2015, la chute "inexorable" de la médecine générale s'est poursuivie. L'Ordre recensait ainsi 89.000 généralistes en activité régulière en janvier 2016, soit une baisse de 8,4% par rapport à 2007. A ce rythme, la France aura perdu un quart de ses généralistes entre 2007 et 2025.
Pourquoi ?
En cause, l'"explosion" du nombre de médecins retraités, qui a augmenté "de 90% sur dix ans", et qui touche principalement les généralistes, selon Jean-François Rault, président de la section santé publique et démographie médicale du Cnom, mais aussi le manque d'attractivité dont souffre la médecine générale parmi les étudiants et la désaffection de la profession pour certains territoires, pas seulement ruraux comme en témoigne l'érosion dont souffre le cœur de Paris.Quelles solutions ?
« Le modèle sacerdotal » du médecin de famille isolé « n'existe plus », souligne le Docteur Sébastien Mourcia, fondateur d'une maison de santé pluridisciplinaire à Beaune. Ce genre de structures redonne plus de temps médical aux médecins, souvent étouffés par les tâches administrative, et favorise la coopération entre professionnels. Elles collent mieux aux aspirations des jeunes praticiens qui veulent privilégier qualité de vie et bonnes conditions de travail.Il n'existe pas qu'une seule solution à ce problème. D'autres pistes sont à explorer ou en train de l'être : augmenter le nombre de stages dans les cabinets médicaux pour y attirer à terme les étudiants, relever le numerus clausus (nombre d'étudiants admis en 2e année de médecine) selon les régions ou encore multiplier les contrats d'engagement de service public (CESP), qui permettent aux étudiants s'engageant à exercer dans les zones fragiles de toucher une allocation pendant leurs études.