Archéologie : découverte exceptionnelle de la tombe de l'ancien chancelier de Bourgogne Nicolas Rolin à Autun

A Autun (Saône-et-Loire), dans le cadre du projet d’extension du musée Rolin, les archéologues ont mis au jour le tombeau du célèbre chancelier bourguignon Nicolas Rolin. Chancelier du Duc de Bourgogne Philippe le Bon, il est le fondateur du célèbre Hôtel Dieu de Beaune. 

« A Autun, on creuse souvent et on trouve toujours. » Si Vincent Chauvet, le maire d’Autun, se dit habitué aux chantiers historiques dans sa commune, les trouvailles du jour sont pour le moins exceptionnelles. Sous la place Saint-Louis, au cœur de la commune, où se trouvait autrefois l’église Notre-Dame du Chastel, détruite en 1794, les archéologues ont découvert le tombeau de Nicolas Rolin. C’est ici, sous l’édifice de sa ville natale, que le chancelier du Duc de Bourgogne, figure emblématique de l’histoire locale, fut inhumé, à son souhait, en 1462. 

Identifié par un éperon de cavalier

Depuis trois semaines, le service archéologique municipal effectue un diagnostic préventif aux abords de l’hôtel Rolin. Une étape préalable obligatoire avant d’entamer les travaux d’extension du musée à deux bâtiments qui bordent la place : la prison carcérale et le Palais de justice. Si le futur musée panoptique ne verra le jour qu’en 2024, les fouilles des derniers jours dévoilent une première leçon d’histoire, avec la découverte d’un objet très singulier.

« Nous avons découvert un ensemble de huit défunts dans ce caveau, détaille Yannick Labaune, responsable du service archéologique de la ville, et quelque chose d’inattendu. Parmi le mobilier qui a été pillé, il reste un élément intéressant : un éperon. » L’objet en métal, qui, fixé à ses talons, permet au cavalier de stimuler son cheval, daterait du XVe siècle selon l’archéologue, « l’époque du chancelier Rolin ».
 

« Est-ce vraiment lui ? »

Si les trouvailles semblent maigres, les caveaux bouleversés et les ossements des corps éparpillés dans les sépultures à cause des pillages post-révolutionnaires, plusieurs indices convergent vers la même hypothèse : il s’agirait bien de Nicolas Rodin.

« Est-ce vraiment lui ? On ne sait pas forcément, commente Camille Couderc médiéviste. Mais on peut très bien le supposer. Notamment avec la description qu’on a dans les archives de tout ce qu’il porte sur lui : un chapeau, des vêtements de velours, une collerette, des bas et ces éperons dorés. C’est une découverte très importante. » Aucun doute non plus sur l’emplacement de la sépulture. « Les plans du XVIIIe siècle localisent le tombeau de Nicolas Rolin. Celui choisi pour l’évaluation aujourd’hui correspond à cet emplacement », ajoute l’archéologue.
  

Fondateur des hospices de Beaune

Né en 1376, Nicolas Rolin est une grande figure politique de l’Etat bourguignon au XVe siècle. Juriste de formation, il a d'abord servi Jean sans Peur puis son fils Philippe Le Bon, il deviendra son chancelier en 1422 comme l'expliquait Marie-Thérèse Garcin, guide conférencière, dans l'émission "Ensemble c'est Mieux
L’année suivante il épouse Guigone de Salins lors de son troisième et dernier mariage. Ensemble, ils sont les fondateurs en 1443 des Hospices de Beaune, un « palais » hospitalier destiné aux pauvres.
 
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