Deuxième semaine de colère. Mardi 26 novembre, les agriculteurs se sont rassemblés à Montbard (Côte-d’Or) et Louhans (Saône-et-Loire), où ils ont mené des actions symboliques. D’autres manifestations sont prévues ailleurs en Bourgogne.
Il est 20h30 lorsque le mur est érigé. Truelle à la main, des dizaines d’agriculteurs s’affairent, ce mardi 26 novembre, devant l’entrée du Trésor public de Louhans (Saône-et-Loire).
Au-dessus de la construction, un panneau : "Le mur de la colère face au silence de l’Etat envers le monde agricole". Une colère partagée par Baptiste Badot, éleveur laitier à Baudrières (Saône-et-Loire) : "On n'obtient rien de leur part. Ça ne sert à rien d’avoir une porte si rien n’en sort ! Alors on la bouche, comme ça, c’est fini."
Cibler les bâtiments publics
Ils ont commencé le travail une heure plus tôt. Un convoi de tracteurs, arrivé dans le centre-ville, a déchargé parpaings et bétonnière. L’objectif : cibler un bâtiment public, pour dénoncer les “contraintes administratives et réglementations excessives” qui pèsent sur la profession.
"On veut de la simplification, plus autant de paperasse !, s'insurge le secrétaire départemental de la FDSEA 71, Anton Andermatt. On demande un truc très simple, très efficace. Par exemple, un contrôle unique par an, ça suffit. Car actuellement, on peut en avoir jusqu'à 30 !"
Cette colère est aussi celle de la lassitude. Cédric Pissot, éleveur bovin, laitier et céréalier, évoque les mêmes combats que lors des manifestations du début d'année : "Sur le secteur Bresse, ça fait un an que c’est la misère avec la météo."
"Et ça fait bientôt un an qu’on attend des réponses du gouvernement mais avec la dissolution, il ne se passe rien. Alors au bout d’un moment, il faut agir".
Cédric Pissot, éleveur bovin, laitier et céréalier
Autre revendication : celle du dégrèvement de 40% de la taxe foncière sur les terres agricoles non bâties. Cette réduction de l’impôt peut être accordée "suite à la perte de récoltes sur pieds engendrée par un événement extraordinaire", selon les services de l’État. En Saône-et-Loire, la FDSEA demande sa généralisation à l’ensemble du territoire bressan, où les inondations ont amputé les récoltes. "Pour l’instant, on n’a pas de réponse de l’Etat", regrette Cédric Pissot.
Enfin, l'accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, qui avait fait s’embraser les feux de la colère le 18 novembre, a quant à lui été rejeté dans la soirée à une large majorité par l’Assemblée nationale. La France va désormais devoir défendre sa position auprès de l’Union européenne.
D’autres actions en Saône-et-Loire, en Côte-d'Or et dans l’Yonne
Après Louhans et Montbard, d’autres actions sont prévues ailleurs en Bourgogne :
Mercredi 27 octobre
- à Auxerre (Yonne). Un convoi de la FDSEA et des JA se donne rendez-vous dès 13h30 au rond-point de l’Europe et ralliera la préfecture. Le centre-ville sera perturbé toute l’après-midi.
- à Charolles (Saône-et-Loire). Rendez-vous à 19h, devant la préfecture.
Jeudi 28 octobre
- à Dijon (Côte-d’Or). À l'appel de la FDSEA, les agriculteurs se retrouveront de 14h à 17h, pour une action devant l’Agence de service et de paiement, boulevard Winston Churchill. Ils entendent protester contre les retards de paiement de la PAC.
- à Auxerre (Yonne).La Confédération paysanne se donne rendez-vous à midi devant les locaux de la Direction départementale des territoires (DDT).
- à Mâcon (Saône-et-Loire). Un rassemblement en deux temps : à 14h devant le Conseil régional puis à 16h30 devant la Mutualité sociale agricole (MSA).
- à Blanzy (Saône-et-Loire), à 18h devant l’Office français de la biodiversité