"On ira jusqu'à Bruxelles s'il le faut" : cinquante agriculteurs, arrivés à Strasbourg en tracteur, bloqués par les CRS près du Parlement européen

Mardi 26 novembre 2024, une cinquantaine d'agriculteurs sont arrivés à Strasbourg en tracteur, à l'appel du syndicat Coordination rurale de Haute-Saône. Une partie d'entre eux a été reçue au Parlement européen pour échanger et faire entendre leur mécontentement au sujet du Mercosur. Le reste du convoi a lui été bloqué dans le centre-ville.

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Après Paris, Strasbourg. Et bientôt Bruxelles ? Mardi 26 novembre 2024, une cinquantaine d'agriculteurs affiliés au syndicat Coordination rurale (CR) ont rejoint Strasbourg et le Parlement européen en tracteurs, à l'appel de l'antenne de Haute-Saône, pour faire entendre leur colère et leurs inquiétudes. Parti la veille de Vesoul en fin d'après-midi, le convoi est arrivé en terre strasbourgeoise ce matin vers 9h30.

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Les agriculteurs sont partis de Vesoul, en Haute-Saône, lundi 25 novembre en fin d'après-midi. ©Coordination Rurale 70 / DR

"On a 15 tracteurs venus de Haute-Saône, une dizaine de Côte-d'Or, six du Territoire de Belfort et du Doubs" détaille Florian Dirant, président de la Coordination rurale de Haute-Saône. "Nous avons passé la nuit dans le Bas-Rhin, où de nouveaux tracteurs nous ont rejoints, avant d'arriver ce matin à Strasbourg. Ça fait un petit périple de 5 h 30, par les petites routes".

"Leur faire entendre notre réalité"

Contrairement au mouvement de colère agricole de janvier dernier, où des membres de la CR 70 étaient montés jusqu'à Paris et s'étaient même introduits dans le marché de Rungis, cette fois-ci, "pas de blocages ou d'actions coup de poing" assure Frédéric Ferrand, membre du syndicat. "L'idée est de ne pas bloquer les routes, de ne pas gêner nos concitoyens, qui sont aussi nos consommateurs. On y va vraiment dans l'optique d'être entendu par les parlementaires, pour leur poser des questions et leur faire entendre notre réalité".

On a voulu monter avec notre matériel pour marquer les esprits. Montrer à nos politiques et à nos hauts fonctionnaires européens qu'on peut toujours se mobiliser, qu'on est toujours là et qu'on veut des explications.

Florian Dirant,

président de la Coordination rurale de Haute-Saône

Dans ce sens, une petite délégation de la CR 70 a été reçue au Parlement européen vers 9 h 30. "Ça a duré quelques minutes, c'était très bref" assure Julie Morel, administratrice de la Coordination rurale locale. Entre-temps, la situation s'est tendue à Strasbourg, où le convoi de tracteur a été bloqué par les forces de l'ordre rue Jacques Kablé, à moins de 2 km du Parlement, alors que des élus européens sont allés à la rencontre des agriculteurs. Un premier épisode de tensions imprévues, qui pourrait avoir des conséquences sur la suite du mouvement ?

"Monter à Bruxelles"

Si les membres de la CR ne devaient initialement pas s'attarder à Strasbourg, Florian Dirant a expliqué ne pas abandonner l'idée "de monter à Bruxelles" si leur point de vue n'était pas entendu. Pour rappel, la Commission européenne a signé il y a quelques jours un accord de libre-échange, le Mercosur, avec différents pays d'Amérique du Sud.

Ce traité est dénoncé par les agriculteurs qui craignent l'importation en France de nombreuses denrées alimentaires, dont la viande, à des prix cassés et ne répondant pas aux normes de production régissant l'Hexagone. Une "concurrence déloyale" également dénoncée par l'État français et les partis politiques du pays qui condamne unanimement le Mercosur et devrait voter massivement contre le traité à l'Assemblée nationale, ce 26 novembre 2024.

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