Une cinquantaine de personnes se sont réunies devant le tribunal judiciaire de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) ce vendredi 14 octobre. Pour la plupart, des membres de l'Association Christelle, familles et amis des jeunes femmes assassinées en Saône-et-Loire dans les années 1980 - 1990. L’enjeu du jour, un rendez-vous entre leur avocat et le procureur de Chalon pour faire avancer ces dossiers.

L'Association Christelle était présente ce matin sur les marches du Palais de Justice de Chalon-sur-Saône, une nouvelle fois pour demander une saisie des dossiers par le Pôle "cold case" du tribunal de Nanterre (Essonne). A leurs côtés, l'association "La Vérité pour Anthony", une association créée par les proches du jeune homme de 17 ans retrouvé mort le 9 janvier 2022, dans des circonstances non élucidées, dans le Mâconnais.

Un rendez- vous rituel pour l'association Christelle

Cette mobilisation est devenue un rituel pour les membres de l'association Christelle (association d'aide aux familles victimes d'agression criminelle), mais avec des visages qui n’étaient plus apparus depuis longtemps.

Parmi eux, Betty Soltysiak, sa fille Carole a été assassinée en novembre 1990. Elle est impatiente de voir le dossier transféré au Pôle "Cold Case" du tribunal du tribunal de Nanterre.

Pour Betty Soltysiak, cette entité peut permettre des avancées : "c'est une cellule qui va s'occuper uniquement de ces dossiers-là, ça ne sera pas dispersé. Et moi je pense qu'ils vont y arriver."


L'avocat de l'association a rencontré le procureur de la République

Pour y arriver, l’avocat de l’association, maître Didier Seban, avait rendez-vous avec le procureur de la République. Le but est d'obtenir le transfert des dossiers à la division des affaires non élucidées. Cette cellule a été créée en mars dernier, en qui l’association Christelle fondait beaucoup d’espoirs.

Mais le temps passe, pour Marie-Rose Blétry, la présidente de l’association Christelle : "ce qui est aussi incroyable, c'est qu'on a un dossier qui est parti, c'est le dossier de Sylvie Aubert. L'intérêt de tous ces dossiers, c'était qu'ils partent ensemble, puisqu'ils étaient réunis géographiquement."

Les familles de victimes demeurent unies et, une nouvelle fois, elles attendent les réponses de la justice.


Après 40 minutes d'entretien avec le procureur, Me Seban était plutôt dépité : "on apprend aujourd'hui que le procureur de Chalon vient seulement d'envoyer les pièces, depuis ce lundi, au procureur de Nanterre. Alors qu'on demande depuis le mois de mars le transfert des dossiers."

L'avocat parisien commente : "pour les familles, ça semble un siècle ! Elles attendent quelque fois depuis 20 ans, 25 ans, des réponses et on ne leur donne pas ces réponses pour des raisons administratives."

L'association "La Vérité pour Anthony" réclame des informations

C'est aussi la même déception pour les membres de l’association « la vérité pour Anthony ».
Depuis la mort du jeune homme de 17 ans, en janvier dernier, ils n’ont jamais eu de retour de la justice. Maître Seban a également interpellé le procureur de Chalon sur cette affaire.

Deborah Loriot, la secrétaire de l’association « La vérité pour Anthony », est elle aussi dépitée : "là on apprend par Maître Seban qu'en 3-4 mois, chose qu'on ne savait pas, on avait un juge d'instruction. Il y en avait un, rien n'a été fait, et entre-temps, ça a changé 3 fois jusqu'à la date d'aujourd'hui".

Pour ces deux associations, deux combats, mais un même objectif : faire avancer la vérité, malgré les lenteurs de la Justice.

Mardi prochain, 18 octobre, Maître Seban doit rencontrer le procureur du Pôle Division des Affaires non Elucidées (DIANE), pour évoquer les dossiers restants des "Disparues de Saône-et-Loire".

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