Centres dentaires à bas coût : les patients sont-ils abandonnés par l'Etat ?

La justice a prononcé la liquidation de Dentexia qui proposait des soins dentaires low cost. On dénombre déjà plus de 2 000 victimes, dont certaines en Bourgogne. Ces patients ont le sentiment d’être abandonnés par l'Etat.

Quels sont les dégâts causés par Dentexia ?

La liquidation judiciaire de Dentexia a été prononcée le 4 mars 2016. Mais dès le 1er mars, le centre de Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, avait été suspendu par l’ARS (Agence régionale de santé) de Bourgogne Franche-Comté.

Aujourd'hui, un "Collectif contre Dentexia" regroupe environ 2 200 "victimes". Elles se sont retrouvées du jour au lendemain avec des soins interrompus qu’elles doivent continuer à rembourser. Cela va de la "mutilation au simple litige commercial".

"Le ventre mou de ces plaignants, ce sont des patients qui n'ont plus de dents ou qui ont des implants en attente de prothèse. Le désespoir est profond, certains se sont lourdement endettés pour des soins qu'ils n'ont pas eus, d'autres n'ont plus de vie sociale, ils sont sans dents. Je reçois des menaces de suicide", alerte Abdel Aouacheria, le porte-parole du collectif.



Quelles sont les demandes des victimes de Dentexia ?

Les victimes ont adressé deux demandes aux autorités sanitaires :
  • le déblocage d'un fonds exceptionnel de secours dans l'attente que les assurances prennent le relais
  • la possibilité pour les patients de pouvoir obtenir une expertise légale afin que d'autres praticiens acceptent de finir leurs soins. "Car sans expertise légale, aucun n'accepte de nous prendre car il peut être tenu pour coresponsable", explique le collectif.
Mais, lors d'un nouvel échange avec le ministère de la Santé, Abdel Aouacheria explique avoir eu une fin de non-recevoir pour les deux requêtes.

De son côté, le ministère de la Santé a annoncé vendredi 30 avril 2016 avoir saisi l’Igas (Inspection générale des affaires sociales). 
L'Igas "approfondira notamment les sujets liés à la récupération et la conservation des dossiers médicaux, à l'examen des conditions de poursuite des soins et aux modalités d'indemnisation des préjudices financiers et corporels", explique le ministère.



Que propose le ministère de la Santé aux victimes de Dentexia ?

En outre, "et au-delà même de cette affaire, la mission examinera la situation des centres de soins dentaires dits « low cost » pour éviter que se créent à l'avenir des structures mettant en péril la qualité et la sécurité des soins et, selon le cas, provoquer un préjudice financier aux patients". La mission remettra son rapport "avant le 31 juillet 2016" et fera un point d'étape début juin.

Pour recenser le nombre de patients de Dentexia et les accompagner "au mieux", le ministère a confirmé avoir demandé la mise en place d'un numéro d'appel non surtaxé aux agences régionales de santé (ARS) d'Auvergne-Rhônes-Alpes, Bourgogne-France-Comté et d'Ile-de-France.
En Bourgogne, ce numéro vert ( 0805 200 550) est déjà opérationnel. Ailleurs, ce sera à partir du 2 mai.

Un bilan bucco-dentaire sera pris en charge par la Sécurité sociale, a ajouté le ministère. Mais, il s’agit là d’une "mesurette", estime le porte-parole du collectif.
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