Chalon dans la rue : au bureau des pensées perdues, on vous aide à retrouver vos croyances enfantines

Au festival Chalon dans la rue, le bureau des pensées perdues vous aide à retrouver vos plus profondes certitudes, celles qui vous étaient chères quand vous étiez petits. Une expérience insolite personnalisée, à découvrir jusqu'au 23 juillet.

Au milieu des chapiteaux, grandes scènes et décors, se trouve une installation pas comme les autres. À l'entrée, une femme en jupe longue et chemisier coloré. "Bienvenue au bureau des pensées perdues", lance Éveline aux nombreuses personnes qui patientent dans la file d'attente. 

Pour entrer, il faut d'abord se munir d'un ticket. "C'est comme à la boucherie, ou à Pôle Emploi, selon vos expériences", plaisante-t-elle en donnant un formulaire. Après avoir passé une première porte, il faut s'asseoir sur des petites (vraiment petites) chaises. Ici, chaque personne remplit son document. 

"Où cachiez-vous vos crottes de nez ?"

"A quand remonte la dernière fois que vous avez fait une roulade ?" "Quel était votre goûter préféré ?" "Où cachiez-vous vos crottes de nez ?" Voilà un aperçu des questions peu communes que vous trouverez dans le formulaire. Après y avoir répondu (et le journaliste qui a participé à l'expérience préfère garder les réponses pour lui pour éviter tout embarrassement), il est temps de passer à l'étape suivante !

Une étape tout aussi insolite, puisqu'il est temps pour moi de dessiner mon visage les yeux fermés. Mes capacités étant déjà limitées lorsque je garde les yeux ouverts, j'avais peu d'espoir quant au résultat. Mais vous pouvez voir ci-dessous que le rendu n'est pas si mal.

Après cette pause dessin, vient cette fois une expérience auditive. Ici, trois chaises sont munies d'un casque de coiffeur, équipé d'écouteurs. "Bienvenue dans l'espace Sonoretrospectif ! Installez-vous sur les fauteuils, mettez votre tête sous le casque et appuyez sur le bouton rouge", peut-on lire sur la pancarte à l'entrée.

"Quelle est votre pensée perdue ?"

"Quand j'étais petit, je pensais que quand on disait : c'est pas la mer à boire, on parlait de notre mère et pas la mer. "Je pensais que le jambon c'était fait avec la langue des chiens." "Je croyais que les centrales nucléaires faisaient les nuages." "Je croyais qu'il y avait un monstre sous mon lit. "Je pensais qu'avaler un pépin de raisin, ça allait faire pousser un arbre dans mon ventre..."

Pendant deux minutes, des pensées perdues toutes aussi drôles que mignonnes, se succèdent dans mes oreilles. Ce n'est qu'à la fin que je reprends mes esprits, lorsque la voix me demande : "et toi, c'est quoi ta pensée perdue ? Écris-la sur la dernière partie de ton formulaire." 

Je me suis éxécuté. "Quand j'étais petit, je pensais qu'on avait de la cire humaine et pas du cérumen dans les oreilles." J'avoue avoir été un peu gêné en écrivant ces mots, mais je suis persuadé que je n'étais pas le seul à penser cela... Pas vrai ?

La pensée perdue dessinée sur une carte

Après avoir déposé le formulaire, il est temps pour moi d'attendre dans "la salle datante". L'occasion d'admirer les pensées perdues de certains (que vous pouvez retrouver sous ces lignes).

Quelques minutes plus tard, Éveline annonce dans son micro, un peu comme au loto, "La 58 !" C'était mon numéro sur le ticket. Je reçois alors ma carte personnelle. "C'est un peu abstrait et figuratif à la fois, on raconte que c'est une radiographie de ce qu'il s'est passé dans ta tête quand tu étais petit."

C'était une jolie expérience, qui m'a beaucoup fait sourire. Entre les questions décalées, les confessions de chacun dans le casque audio, la bonne humeur des intervenants comme des participants, le bureau des pensées perdues a réussi son pari. "On aime montrer une vision du monde décalée et absurde. Quand on est petits, il y a beaucoup d'absurdités qui sont dites et on veut les sortir. Les gens passent un moment, ils rigolent, ils se détendent. On leur montre une autre manière de voir les choses, ça permet d'avoir de l'autodérision. On lâche prise", conclut Éveline (de son vrai nom Elsa).

Pour ceux qui souhaitent retrouver leurs pensées perdues, le bureau est ouvert ce samedi 22 et dimanche 23 juillet de 10h15 à 11h45 et de 15h à 17h.