En marge du festival "Chalon dans le Rue", certains artistes sont à suivre aux traces qu'ils laissent ici et là dans la ville. C'est le cas de Maëva Longvert, que nous avons rencontrée alors qu'elle installait un nouveau dessin de corneille sur la vitrine d'un commerçant à Chalon. Elle nous a présenté son projet.

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Maëva Longvert est plasticienne, membre de la compagnie "Le Polymorphe", dont le but est de créer des installations plastiques et vivantes dans l'espace public. Le Polymorphe tente de mettre en lumière des problématiques comme la place des femmes dans l’espace public, la disparition du vivant, les enjeux climatiques actuels.

Le projet "En vol"

Des corneilles se déploient sur des vitrines de magasins. Ces oiselles portent des histoires : "ce sont des histoires individuelles de femmes qui ont pu prendre leur envol, soit artistique, soit dans la vie." précise Maëva.

"En vol" est sorti au mois de février à Paris au Palais de la Porte Dorée cette année.

La Compagnie Polymorphe a une relation forte avec le festival "Chalon dans la Rue" : en 2021, elle avait proposé un spectacle dans le "in". Puis la première partie de l'écriture de "En vol" s'est effectuée en 2022, à l'Abattoir, le lieu de création du Centre National des Arts de la Rue et de l'Espace Public (Cnarep) de Chalon.

Maëva précise comment le projet s'est élaboré : "on a fait deux "laboratoires" qui étaient financés par le Cnarep, on était déjà sur le territoire sur ce projet-là. On a travaillé avec un groupe de femmes et ce sont elles qui ont fait le lien avec les différents commerçants chalonnais." Ces partenaires mettent à disposition leurs vitrines pour l'affichage pendant le festival.

Ce projet est conçu pour figurer "sur de grands espaces", explique Maëva. "Les oiseaux s'installent sur des places, ce sont des installations plus monumentales : il faut créer un point de vue pour visualiser les oiseaux, il y a un changement d'échelle assez conséquent, qui prend d'autres formes."

Les corneilles portent des messages de femmes : "Il y a les histoires qu'on récolte, qui sont des histoires d'envol, des moments de résistance où quelque chose a basculé dans la vie de la personne et qui fait qu'elle s'est affranchie d'un certain nombre de choses."

Les installations plastiques sont une première partie, la seconde partie est une "célébration" du projet : "c'est une partie chorégraphique de 30 minutes, elle arrivera à la fin de tous nos montages."

D'autres installations plastiques sont prévues en fin d'année, au Maillon à Strasbourg (scène théâtrale européenne) ou au Muséum d'Histoire Naturelle de Toulouse. "Je ne fais que les installations, une semaine de montage des installations sans la partie chorégraphique."

Un parcours singulier

Maëva Longvert est designer textile de profession, passée par l’ESAAT (Ecole Supérieure des Arts Appliqués et du Textile à Roubaix). Elle a passé également un Master 2 à la FAI-AR Formation supérieure d'art en espace public à Marseille en « arts et scènes d’aujourd’hui, – écritures scéniques en espace public » et passe maintenant un Master 2 en Direction de projets et d'établissements culturels : "ce sont trois parcours parallèles qui viennent s'associer pour créer quelque chose : du design, de l'espace public et de la direction d'établissement et de la direction de projet pour comprendre les politiques culturelles."

Maëva Longvert, au-delà de ses projets créatifs, veut lancer une réflexion de fond sur les expressions artistiques dans l'espace public : "On est vraiment à un moment de bascule, par rapport aux festivals et aux problématiques écologiques et politiques. On est vraiment à un moment de bascule sur le champ de l'espace public où, à mon avis, il y a encore à réinventer, peut-être à réinstitutionnaliser ou désinstitutionnaliser, à un moment où le secteur doit se transformer pour continuer à exister."

Pour plus d'informations sur la compagnie Le Polymorphe, suivez le site : https://www.lepolymorphe.com/ 

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