Inauguré pour les journées du patrimoine, le cloître Saint-Vincent de la Cathédrale de Chalon-sur-Saône attire de plus en plus de visiteurs. Après une fermeture au public d'une dizaine d'années, le cloître est révélé sous sa version restaurée.
Un cloître fermé au public pendant des annéesUne dizaine d'années de fermeture ont permis à ce cloître d'être restauré et refait. Environ 4 ans d'études et 6 ans de travaux ont été nécessaires pour refaire les galeries, endommagées par l'humidité.
Un gros chantier
En partie démembré après la Révolution française, à deux doigts d’être totalement rasé au XIXe siècle, le cloître est demeuré très endommagé.
À ce titre, les pierres dégradées ont été remplacées, les sculptures et les nervures des voûtes ont été nettoyées et restaurées puis un enduit à la chaux a été déposé sur les murs et les voûtes. En parallèle, des travaux ont été engagés afin de traiter le jardin, l’éclairage de la galerie ainsi que la rampe d’accès pour les personnes à mobilité réduite.
Puis il a été entrepris de reconstituer dans son intégralité l’aile nord qui avait entièrement disparu.
Elle a été entièrement sculptée en moins de 2 ans par l'artiste dijonnaise Laetitia de Bazelaire.
Selon Emmanuel Guignardat, guide-conférencier à l'espace patrimoine de la ville de Chalon-sur-Saône, "la sculptrice n'a pas eu beaucoup de temps, elle s'est fait aider par un robot qui a commencé à faire les formes, et elle n'a fait que les finitions de chaque sculpture. Ce qui lui a permis de faire quarante chapiteaux en moins de 2 ans"
Interdiction de refaire à l'identique
Les arcades et sculptures du moyen âge ayant disparues, une charte impose des éléments différents de ceux d'origine.
Il fallait reconstruire en évoquant les codes architecturaux de l’époque sans pour autant dupliquer à l’identique. Ainsi les parties en laiton sur les sculptures permettent de faire la différence avec l'existant, les plafonds des galeries sont en bois, afin de bien différencier l'ancien du nouveau.
A l'emplacement de cette aile se trouvait une grange, datant de la révolution française.
Pour la ville de Chalon, la supprimer pour redonner au cloître sa fonction originelle était une évidence.
Gilles Platret, le maire (LR) de Chalon-sur-Saône, explique qu'il a fallu argumenter : "Ca n'a pas été simple. Certains disaient « écoutez, vous avez une grange, un mur nu, il appartient à l'histoire du cloître... Pourquoi voulez-vous le démonter ? » On a eu gain de cause au bout de 6H de délibération. La commission nationale nous a donné son autorisation et c'est le résultat que vous avez sous les yeux."
Un beau chantier
Le coût total des travaux est de plus de 2 millions d'euros, dont la moitié payé par la ville de Chalon sur Saône.
D'importantes retombées économiques sont attendues. Pour les journées du patrimoine, le cloître Saint-Vincent a attiré plus de 7000 visiteurs.
Le reportage d'Alexandre Baudrand et Anthony Borlot
Intervenants :
- Emmanuel Guignardat, guide conférencier à l'espace Patrimoine de la Ville de Chalon-sur-Saône
- Gilles Platret, maire (LR) de Chalon-sur-Saône