Chalon-sur-Saône : le conseil de surveillance de l’hôpital a rejeté un plan d'économies

La situation est tendue à l'hôpital de Chalon-sur-Saône, où le système de tarification à l'acte a creusé le déficit. Les mesures proposées par la nouvelle directrice pour faire des économies ne plaisent pas au personnel. Il y a quelques jours, le conseil de surveillance a rejeté ce plan d'économie.

Pourquoi l'hôpital public est-il en crise ?

Depuis 2005, le financement des établissements publics de santé est fixé notamment en fonction du nombre d’actes pratiqués par les médecins.
Le principe est le suivant : à chaque acte médical correspond un prix spécifique. C’est ce qu’on appelle la tarification à l’activité ou T2A, un système qui a engendré une course à l'activité.

"Quelque part, on a l’impression que ce déficit est organisé. On nous dit de travailler beaucoup plus, c’est ce qu’on fait. Mais, malheureusement la rémunération n’arrive pas. Donc, le déficit est là", déplore le docteur Philippe Dubot, néphrologue et vice-président de la Commission médicale d'établissement du centre hospitalier William-Morey.


Face à cette situation, l’hôpital de Chalon-sur-Saône veut prendre des mesures d'économies.
Validation plus rigoureuse des heures supplémentaires, suppression de 3 RTT, mutualisation des services… Mais, les propositions de la direction sont rejetées par le personnel soignant.



"On veut faire de l'hôpital une entreprise"


"On ne veut pas qu'on nous supprime des jours. On est déjà en personnel réduit", explique Florence Brancato, aide-soignante.

"Notre principale crainte, c’est la suppression de postes et aujourd’hui on ne peut pas se permettre de supprimer des postes. On fait des journées bien assez chargées", ajoute Maxime Bajard, brancardier.


Pour les syndicats, de nouveaux efforts budgétaires contribueraient encore à dégrader des conditions de travail.
"Ce qu'on nous demande est insurmontable et insupportable. Et quand on nous parle de la bientraitance des patients, j’aimerais aussi qu’on parle de la bientraitance du personnel", répond Valérie Roussot, aide-soignante de nuit et secrétaire syndicale CGT.

"On veut faire de l'hôpital une entreprise, sauf qu’on n’a pas les mêmes règles du jeu, car on a des missions de service public qui ne rapportent pas d’argent dans la tarification", rappelle Stéphane Rateau, cuisinier et secrétaire général adjoint FO.




"On s'occupe de personnes, pas de petits pois"


Une nouvelle cure de rigueur budgétaire aura forcément des conséquences sur la qualité des soins, redoute le personnel.

"On est partagés parce qu’on s'occupe de personnes. On ne s'occupe pas de petits pois ou autre chose, c’est la difficulté. On ne peut pas laisser des gens souffrir", fait remarquer Rachid Digoy, infirmier de bloc opératoire.

La direction voudrait valider un plan de retour à l'équilibre d'ici l’automne pour repartir sur une année 2019 positive.
Pour cela, il faut d’abord renouer le dialogue avec les organisations syndicales. "Je suis confiante qu’on arrivera à trouver un terrain d'entente", assure Christine Ungerer, directrice du centre hospitalier de Chalon-sur-Saône.



Le gouvernement prépare une réforme du système de santé

Selon la ministre de la Santé, la réforme prévue doit "permettre une rémunération à la pertinence, au parcours, au forfait", qui encouragera la "coopération" entre établissements voisins, c'est-à-dire les regroupements pour supprimer les doublons.

Cette réforme ne vise pas à "faire des économies", même s'il est "possible" qu'elle entraîne la fermeture de services hospitaliers "de proximité", reconnaît la ministre Agnès Buzyn.

 

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