REPLAY. Municipales 2020 : les 3 choses à retenir du débat à Chalon-sur-Saône

A l’approche du premier tour des élections municipales, France 3 Bourgogne reçoit six candidats à la mairie de Chalon-sur-Saône ce mercredi 4 mars 2020. Au coeur du débat : le rayonnement de la ville, la cohésion sociale et l'environnement
 

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À l'occasion des élections municipales, France 3 Bourgogne se mobilise pour vous permettre de suivre les débats de proximité de votre territoire. 
Ce mercredi 4 mars 2020, à partir de 21h05, Lilian Melet et Thomas Nougaillon, de France Bleu Bourgogne, reçoivent 6 têtes de liste à l'élection municipale de Chalon-sur-Saône.

- Isabelle Dechaume (SE)
- Franck Diop (RN)
- Mourad Laoues (EELV)
- Nathalie Leblanc (PS)
- Gilles Platret (LR)
- Alain Rousselot-Pailley (LREM)


Chalon rayonne-t-elle encore ?

La ville, située au nord de la Saône-et-Loire, a longtemps été un pôle d’attraction important. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Pour Nathalie Leblanc, candidate (PS), la cause de la baisse d'attractivité de Chalon-sur-Saône est à chercher du côté des décisions du maire sortant Gilles Platret :
« Depuis 2014, l’image de notre ville s’est dégradée. Chalon avait la réputation d’une ville accueillante et très forte culturellement. La question de la fin des menus de substitution a fait que l’on a parlé de manière extrêmement négative de notre ville nationalement. La baisse des crédits à la culture fait qu’on ne parle nationalement plus de Chalon dans la rue… »

Alain Rousselot-Paillet, candidat LREM, ancien maire de Chatenois-en-Bresse (71), s’alarme de voir le taux de vacance des locaux commerciaux augmenter : « Il y a 22% de vacance alors que les taux nationaux sont à 10-12% »

Le maire Les Républicains Gilles Platret réfute cette baisse d’attractivité, arguant que la ville gagne des habitants et que le taux de chômage diminue : « C’est une ville qui regagne des emplois. On a réussi à faire baisser notre taux de chomâge de 9% à 7,6% »

Un chiffre contesté par le candidat écologiste Mourad Laoues. Isabelle Dechaume (SE), ancienne adjointe de Gilles Platret, s’interroge aussi sur la qualité des emplois créés : « Nous aurions tout intérêt à nous rapprocher de l’ouest du département car il y a un bassin industriel avec lquel nous pourrions trouver des complémentarités de territoire. »
Franck Diop, le candidat du Rassemblement national, propose de faire : « un travail de fond, un travail de symbiose à recréer. » « Les emplois qualifiés manquent (..) les villes comme Nantes sont allées chercher des gens qui ont été investis de la mission de chercher des capitaux et des entreprises avec une belle visibilité pour les attirer dans leur ville. »
 


Chalon, une ville fracturée

A l'heure du bilan, les opposants au maire sortant se rejoignent pour dénoncer des investissements inégalitaires en fonction des quartiers.

Nathalie Leblanc (PS) le dit sans hésiter : 

Le lien social est délité. 

« On a vu des crédits mis majoritairement pour le centre ville. Le budget 2019, c’est 4 millions d’euros pour le centre ville, 615 millions pour tous les autres quartiers.»
Isabelle Dechaume (SE) renchérit : « Sous cette mandature, l’argent a été mis pour un seul quartier : les quais de Saône et l’île Saint-Laurent ? Le défi va être de rééquilibrer pour tous les quartiers et pas seulement les trois quartiers prioritaires. »
 


Le maire sortant Gilles Platret défend ses choix : « Il y a e eu des investissements au centre ville car c’est le seul quartier commun à tous els chalonnais. C’est le quartier où l’on va pour ses courses, pour ses démarches administratives, pour profiter des bords de Saône. » L’investissement dans les quartiers est passé par la rénovation des écoles affirme-t-il.

Mais le candidat Mourad Laoues (EELV) ne désarme pas et se réfère aux retours des habitants des quartiers qui le dit dans le comité de pilotage : « Une des raisons pour lesquelles les gens se sentent délaissés ou déconsidérer, c’est le fait qu’on impose les choses de manière verticale. Ce serait bien d’avoir plus de concertation (…) et de remettre de l’humain sur le terrain, engager des médiateurs, des ilotiers, des policiers. »

Gilles Platret a à son actif la réorganisation de la police municipale : « Lorsque j’ai été élu, il y avait 16 policiers municipaux pour une ville de 47.000 habitants, c’était notoirement insuffisant et on avait même une brigade canine sans chien. On a installé des caméras de vidéo surveillance et il y a actuellement 26 policiers. Notre objectif est d’arriver à 47 pendant le prochain mandat. »

Chalon, ville verte ?

Le premier à parler d’environnement est sans surprise le candidat investi par Europe Ecologie Les Verts Mourad Laoues : « Aujourd’hui, on a un plan cyclable inexistant, de la végétalisation fort peu développée voire des arbres coupés alors qu’on devrait plutôt en planter ! »
Pour lui, l’attractivité économique d’une ville passe par la qualité de vie et le maire doit se saisir des problèmes environnementaux:  

On a un problème global qu’il faut résoudre localement. 
 

Alain Rousselot-Paillet a plusieurs propositions concrètes : inciter les Chalonnais à prendre les transports publics et développer la continuité des pistes cyclables.
Tous semblent s’accorder sur la nécessiter de revégétaliser le centre ville : Alain Rousselot-Paillet veut « créer une forêt urbaine » sur l’avenue Niepce et Franck Diop (RN) parle de « corridor vert ».

 


Gilles Platret, le maire sortant Les Républicains, promet de requalifier l’avenue Niepce, « végétaliser l’esplanade de l’espace des arts, créer trois nouveaux jardins en centre ville et de végétaliser les cours d’école. »

Tous les six assurent qu'ils rassembleront les Chalonnais.
 

Revoir le débat du 4 mars 2020
 

 

Les enjeux du scrutin

Élu dès le 1er tour en 2014, Gilles Platret repart en campagne avec Sébastien Martin, le président de la communauté d'agglomération. Un duo qui défend son bilan. "On est fiers de ce qu'on a fait. En six ans, on a fait du boulot. Peut-être peut-on juger qu'on a bien fait ou mal fait. Mais en tout cas on n'est pas resté les deux pieds dans le même sabot. On a agi", détaille le maire sortant.

Et à ceux qui reprochent au vice-président national des Républicains de ne pas avoir été assez présent pour ses administrés, Gilles Platret répond : "On a lancé il y a six ans ce qu'on appelle le maire en direct. C'était un engagement de campagne. Le fait que les Chalonnais puissent venir me voir sans rendez-vous à l'Hôtel de ville. J'ai reçu plus de 2 000 Chalonnais à l'Hôtel de ville. Et je ne compte pas ceux que j'ai vu sur le terrain."

Nathalie Leblanc, conseillère municipale d'opposition, est prête à faire front. Elle espère clairement faire rebasculer la ville à gauche, même si elle se défend de vouloir réécrire l'histoire. "Je ne suis absolument pas dans un esprit de revanche. Ce que je regarde, c'est ce qu'il s'est passé de 2014 à 2020. Certainement pas en 2014", explique-t-elle.

 

 
Pour cette ancienne adjointe de Christophe Sirugue, des quartiers entiers de Chalon-sur-Saône ont été abandonnés par l'équipe sortante. "Il y avait un vaste programme de rénovation urbaine sur le quartier des Près Saint-Jean qui a été annulé par l'actuelle municipalité. Les rénovations qui restaient à faire n'ont été portées que par le bailleur social […] Dans le quartier, il y a des trous pleins d'eau, des ornières. Tout le cadre de vie n'a pas été touché durant cette mandature."

Alain Rousselot-Pailley, l'ancien maire de Châtenoy-en-Bresse a lui été investi par la République en marche. Il sait qu'il n'aura pas la tâche facile mais assume. "Nous avons souhaité garder notre étiquette de La République en marche parce que nous sommes fidèles à nos convictions, précise-t-il. Nous ne voulons pas nous cacher derrière des listes sans étiquette."

Le candidat du Rassemblement national, Franck Diop, a un discours qui détone et peut étonner dans son propre camp qui avait rassemblé plus de 10 % des voix en 2014. "On a la chance d'avoir un vrai socle parce que les gens sont fidèles, dit-il. Nous ne sommes pas comme certains partis qui batifolent entre eux. Les gens qui sont FN, ou RN, y restent. Non pas parce que ce sont des racistes notoires, mais parce que c'est des gens qui ont peut-être envie de réellement agir."

Quelle place pour le Rassemblement national à Chalon ? C'est l'une des questions de ces municipales où les électeurs n'ont pas eu autant de choix au 1er tour depuis longtemps. L'autre inconnue est la mobilisation. En 2014, le taux de participation s'élevait à 56,2 %. 
 

 


L'analyse politique des municipales à Chalon-sur-Saône par Lilian Melet

 

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