"Il faut se battre pour garder nos droits" : à Chalon-sur-Saône, la communauté LGBT+ mobilisée pour plus de visibilité

Un rassemblement des personnes LGBT+ autour d’un goûter était organisé, mercredi 29 juin, à Chalon-sur-Saône. L’occasion de sensibiliser aux droits des personnes homosexuelles et transgenres mais aussi de redynamiser le tissu associatif dans la région, jusque-là endormi.

Sur les gâteaux et sur les affiches disposées autour des tables : les couleurs du drapeau arc-en-ciel rayonnent, au parc Georges Nouelle à Chalon-sur-Saône, mercredi 29 juin. Une trentaine de personnes s’y sont rassemblées pour un goûter afin de sensibiliser à la cause LGBT+ (lesbiennes, bisexuelles, gaies et transgenres).

L’occasion aussi d’en apprendre plus sur l’histoire des droits des personnes homosexuelles et transgenres. "Quand est ce que l’homosexualité a été dépénalisée ?, questionne Tarja, une militante du planning familial de Chalon, qui organise un quizz sur l’histoire de la communauté. 1982… Malheureusement, c’est très tard".

"Je pense très sincèrement que nos droits sont assez fragiles, réagit-elle. Le droit au mariage pour toutes et tous, le droit à la PMA…Ça peut très vite ne plus exister. C’est pour ça qu’il faut se battre pour garder nos droits et en acquérir de nouveaux".

"J’ai trouvé refuge à Chalon"

Autour de la table, ce sont principalement des militants du Planning familial de Chalon-sur-Saône et de Rainbow71, la seule association LGBT+ en Bourgogne. Parmi eux, Adama Barro, un jeune Burkinabé de 29 ans, arrivé en France en janvier dernier. Il a dû fuir son pays d’origine car l’homosexualité y est réprimée : "Là-bas, soit tu subis des menaces de mort, soit on te frappe, soit on te persécute. T’es obligé de vivre en cachette, tu n’as pas le droit de t’afficher."

"Dieu merci j’ai trouvé refuge à Chalon. Grâce à l’association Rainbow71, je vis ma sexualité tranquillement", ajoute-t-il. Pourtant son combat n’est pas fini. Sa première demande d’asile a été refusée par l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) mais il espère toujours obtenir le statut de réfugié. "J’ai besoin de ces papiers pour pouvoir vivre ma vie d’homosexuel tranquillement, en sécurité."

"C’est compliqué de porter notre parole auprès des jeunes"

Comme avec Adama, l’association Rainbow71 espère aider davantage de personnes homosexuelles et transgenres. "L’idée c’est qu’on soit plus visibles au niveau de la Saône-et-Loire mais aussi de la Bourgogne. Il y a un vrai manque de représentativité des personnes LGBT+ dans la région", regrette Sébastien Florin qui a repris la présidence de l’association en janvier dernier.

Jusqu’à présent inactive, Rainbow71 compte une quinzaine de membres. Désormais, elle souhaite mobiliser, sensibiliser davantage de jeunes. "On a tous entre 40 et 50 ans, c’est compliqué de porter notre parole auprès des jeunes et de les pousser à s’inscrire dans une démarche de bénévoles", explique-t-il. Pour cela, l’association entend à l’avenir intervenir dans les collèges et les lycées du département afin de faire de la prévention mais aussi montrer qu’elle existe.

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