Jeudi 19 janvier, la campagne de recensement de la population débute dans l'Hexagone. Cette année, trois communes de Bourgogne-Franche-Comté ont recours à La Poste et l’INSEE pour y procéder. Une première pour Autun (Saône-et-Loire). Élus comme prestataires s’estiment gagnants.
Le saviez-vous ? Le recensement de la population est obligatoire en France. Pour rappel, il a lieu tous les cinq ans pour les communes de moins de 10.000 habitants et tous les ans pour celles qui dépassent ce nombre. Âge, nombre de personnes vivant dans un foyer, sexe, statut marital, leur niveau d’éducation, leur profession et leurs revenus… Lors du recensement, toutes les données sont passées au crible afin d’établir des politiques publiques dans les territoires. Il permet de dénombrer la population d’un pays et de collecter des données d’une région ou d’une ville.
Habituellement, le recensement est à la charge des municipalités. Mais cette année, dans 39 communes françaises, ce sont des agents de La Poste qui vont s’en charger. Les postiers ont été formés par l’INSEE au cours de deux demi-journées, avant de se rendre au domicile des administrés dès le 19 janvier.
Des données exhaustives et fiables
“Je trouve ça aberrant qu’il n’y ait pas de registre de la population française”, juge Vincent Chauvet. Ce maire est à la tête de la commune d’Autun (Saône-et-Loire). C'est la première fois que la commune délègue le recensement de ses administrés à un prestataire. Cette année, elle figure aux côtés de Saint-Claude (Bourgogne) et Sens (Yonne), qui elle, renouvelle cette opération avec La Poste. “Toutes les informations que l’on a sur les populations manquent d'exhaustivité”, déplore l’élu. “On a des sondages, des estimations. C'est plutôt fiable et précis mais on a besoin d’avoir des données plus fiables”.
On a de plus en plus de mal à recruter des agents recenseurs
Vincent Chauvet, maire d'Autun
Dans l’idéal, ce maire voudrait même que l’État crée un registre unique de recensement de la population. “Cela voudrait dire que dès que l’on s’installe quelque part, on sait précisément combien de personnes y vivent, quel est l’âge moyen de la commune. On devrait pouvoir croiser ces données avec les données postales et fiscales pour y arriver”, plaide Vincent Chauvet.
Mais celui qui est également membre actif de la Commission nationale d'évaluation du recensement de la population (CNERP) y voit un autre avantage. "Et puis il faut aussi dire qu’on a de plus en plus de mal à recruter des agents recenseurs”, relève l’édile. Selon lui, “ce sont des contrats courts, saisonniers, qui n’attirent pas”.
Une expérimentation jusqu’en 2024
Si les communes concernées semblent gagnantes, La Poste aussi peut se satisfaire de développer une nouvelle activité. “Le recensement avec l’INSEE s’inscrit dans le cadre de notre stratégie de diversification, de recherche de nouvelles activités”, explique Guillaume David, responsable de toutes les offres et des nouveaux services pour la poste Bourgogne Franche-Comté. “Tout est très officiel et encadré par un texte de loi” , rappelle le responsable, faisant référence à la loi PACTE du 22 mai 2019.
Selon lui, une campagne de recensement qui repose sur les effectifs humains de La Poste est un réel avantage. “Les agents en charge de la distribution du courrier connaissent très bien le terrain, les rues, les habitations, les habitants. On teste la capacité de nos équipes à effectuer ce genre d’opération”, glisse Guillaume David, rappelant que “pour l’instant, nous sommes dans le cadre d’une expérimentation pour les années 2022, 2023 et 2024”.
Cette année, le recensement aura lieu jusqu’au 18 février pour les communes de moins de 10.000 habitants. Il va durer jusqu’au 25 février pour celles qui comptent plus de 10.000 habitants.