Dans la Bresse bourguignonne, la cueillette du muguet des bois touche à sa fin. L'année est un peu moins bonne que d'ordinaire, le muguet a été tardif, mais cette tradition bressanne continue malgré tout.
À quelques jours du 1er mai, la cueillette du muguet des bois touche à sa fin. En Bresse, c'est une véritable tradition : des grossistes achètent les brins de muguet ramassés par des cueilleurs et les revendent à des marchés, des fleuristes ou des grandes surfaces.
30% de muguet en moins
L'entreprise le Muguet des Bois, basée à Mervans, vient d'achever sa collecte. La SODIF, à Châtenoy-en-Bresse, la termine vendredi soir. Les deux grossistes qui travaillent avec des particuliers le reconnaissent : cette année n'a pas été des plus florissantes.
"Le muguet n'était pas du tout fleuri, très vert", note Ludivine Bourbon, du Muguet des Bois. "Il était très tardif", confirme Jean-Michel Jastszebski, de la SODIF. Les clochettes ont fini par se montrer, mais il a fallu se raisonner sur les quantités : 30% de moins que les années ordinaires environ.
"Nous, on a décidé de vendre des bouquets de huit à 10 brins, alors qu'on en vendait toujours 10 avant", explique Ludivine Bourbon. Au total, le Muguet des Bois aura confectionné environ 260 000 bouquets, et 110 000 pour la SODIF, qui revend principalement à des fleuristes.
Pour compenser, certains grossistes complètent leurs stocks avec du muguet nantais ou du muguet en pot. La particularité du muguet des bois est qu'il est sauvage : sa pousse et son abondance sont dépendants de la nature et des conditions météo.
Le "marché au muguet" n'a plus la même ampleur
Reste qu'en Bresse, la récolte du muguet reste une tradition bien ancrée. "Je viens de Bordeaux et c'est vrai que là-bas, ce n'est pas du tout le cas", confirme Jean-Michel Jastszebski. En Bresse, la SODIF travaille avec une trentaine de cueilleurs et autant de confectionneurs de bouquet en atelier.
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Il y a de cela quelques années, nombre de cueilleurs avaient l'habitude de se positionner le long de la route, entre Saint-Bonnet-en-Bresse et Mervans pour faire leur marché, et les grossistes s'approvisionnaient sur place. Aujourd'hui, cette tradition "n'a plus la même ampleur", indique-t-on à la mairie de Mervans.
La faute au covid, et aussi, selon un habitué qui préfère taire son nom, parce que les cueilleurs étaient mal rémunérés : autour de 0,60 ou 0,70 centimes le bouquet. "Les grossistes venaient faire de bonnes affaires." Aujourd'hui, les cueilleurs sont payés environ 1 euro le bouquet, selon les entreprises que nous avons interrogées.