Ce mercredi 10 mai, une marche blanche a eu lieu dans les rues de Chalon-sur-Saône, à deux jours du délibéré sur la triple noyade des enfants de Lallia Konaté.
Le 12 mai, le procès sur la triple noyade à Chalon-sur-Saône prendra fin. Une attente interminable pour Lallia Konaté, qui a organisé ce mercredi 10 mai une marche blanche pour ses trois enfants de 9, 10 et 13 ans décédés il y a cinq ans. Alors sous la surveillance de leur belle-mère, la compagne de leur père. Lallia Konaté a décidé de porter plainte contre cette femme pour "homicide involontaire".
Le 31 mars 2023, le procès débutait et le parquet demandait trois ans de prison "intégralement assorti du sursis simple" pour la belle-mère. Un mois plus tard, lors de cette marche à Chalon, elle n'a pas caché sa frustration quant aux réquisitions. "Je demande du ferme. Je veux qu'elle soit entre quatre murs pour qu'elle puisse réfléchir à ses actes. Pourquoi attendre cinq ans pour que les responsables risquent moins que le temps qu'il a fallu pour avoir droit à ce procès ? La justice en France n’a pas de logique."
La belle-mère a conduit mes enfants à une mort certaine, on n'envoie pas des enfants à la baignade sans sécurité.
Lallia KonatéMère des trois victimes
Le maire absent au procès, une "incompréhension" pour Lallia Konaté
Le maire, Gilles Platret, était aussi cité à comparaître pour n'avoir pas signalé que la baignade était dangereuse. La marche a réuni une trentaine de personnes, et a par ailleurs débuté devant l'hôtel de ville, comme un symbole. "J’ai choisi ce lieu parce que le maire n'a pas de considération pour la mort de mes enfants, il fait comme si rien ne s’est passé. Le maire ne s'est pas déplacé pour le procès, et quand on a rien à se reprocher on se déplace", estime Lallia Konaté.
"Je veux qu’il se rende compte qu’il a fait une erreur. Il doit être condamné, nous sommes tous des citoyens libres et égaux en droits, qu’on soit ministre ou maire, avec les mêmes peines. Il y a sûrement d'autres lacs qui ne sont pas sécurisés en France et des parents laissent leurs enfants aller se baigner sans connaître le danger. Il faut prendre des mesures, je fais ça pour vos enfants", insiste-t-elle.
Je vois des drames dans certaines villes et les maires vont voir les familles, lui il m’envoie une carte.
Lallia KonatéMère des trois victimes
"Que la justice reconnaisse cette souffrance"
Lallia Konaté a fait le voyage seul en France pour le délibéré. Ses filles sont restées en Angleterre, bloquée par leurs études. Mais elle assure qu'elles "sont en souffrance. Que la justice reconnaisse cette souffrance, elles vivent tous les jours avec ça. Ma petite a des crises d’angoisse, des envies suicidaires. On nous fait a attendre cinq ans. Qu’on me donne une peine à la hauteur du drame, de la souffrance qu’on a vécu", insiste Lallia Konaté.
Vous pensez que je me bats pour l’argent ? Tu peux me donner des millions mais mes enfants ne reviendront pas, moi je veux la justice.
Lallia KonatéMère des trois victimes
La marche blanche s'est déroulé jusqu'au palais de justice, où sera rendu le délibéré de cette affaire ce vendredi 12 mai à 8 heures. Devant le tribunal, la mère appelle à se rassembler ici même dans deux jours, pour lutter contre cette "injustice".