Trois enfants noyés à Chalon : 5 ans après les faits, le procès s'ouvre enfin

Ce vendredi 31 mars, c'est l'heure du procès dans l'affaire de la triple noyade de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). En juillet 2018, trois enfants avaient trouvé la mort en se noyant dans un lac, alors qu'ils étaient sous la responsabilité de leur belle-mère.

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La fin de cinq années d'attente pour Lallia Konaté ? Depuis le 8 juillet 2018, cette mère de famille qui a perdu trois enfants après leur noyade dans le lac des Près-Saint-Jean à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) attend que justice soit faite. Ce vendredi 31 mars, le procès de la belle-mère des disparus, qui les avait sous sa surveillance le jour du drame, se tiendra au tribunal de Chalon. 

"La justice fait partie du process de deuil. Si j'avais perdu mes cinq enfants, je ne pense pas que je me serai relevée, je ne serai plus là... Il faut que je mène ce combat, c'est une de mes raisons de vivre", confie Lallia Konaté que nous avons rencontré chez elle à Manchester (Royaume-Uni).

Après la disparition de ses trois enfants; Abd-Arrahmane, 13 ans, Abd-Allah, 10 ans et Assia, 9 ans, la femme de 38 ans a voulu quitter Chalon-sur-Saône avec ses deux autres filles pour oublier la douleur et mener une nouvelle vie.

Un procès pour "homicide involontaire"

Ce vendredi, sur le banc des accusés, il y aura la belle-mère des trois victimes, poursuivie pour "homicide involontaire". Le 8 juillet 2018, les cinq enfants de Lallia Konaté sont chez leur père comme un week-end sur deux. Ce dernier les confie à sa nouvelle compagne qui les amène au lac des Près-Saint-Jean.

Sous sa surveillance, trois des enfants vont donc se noyer. Lallia Konaté se souvient encore du coup de téléphone de son frère. "Il me dit qu'il y a une ambulance qui est là, qu'il ne sait pas exactement pourquoi, mais qu'apparemment la belle-mère des enfants a fait un malaise. À ce moment, je lui dis de récupérer les enfants, car elle doit toujours être avec eux", décrivait-elle dans un entretien le 26 octobre dernier.

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La mère de famille se met en route pour le lac avec une amie. "En m’approchant du lac, je vois des personnes du SAMU qui tiennent des draps blancs pour que les gens ne puissent pas voir ce qu’il y a de l’autre côté. Je passe de l’autre côté, et je vois là mes deux garçons qui sont allongés par terre. Je ne réalise pas".

C'est finalement à l'hôpital que des médecins lui diront que trois de ses enfants ont perdu la vie dans la noyade. 

La mairie de Chalon également mis en cause

Si c'est le procès de la belle-mère qui a lieu, les yeux seront également tournés vers la mairie de Chalon-sur-Saône. L'audience aurait dû initialement avoir lieu le 28 octobre dernier. Mais elle avait été renvoyée à ce 31 mars pour que Gilles Platret, maire de la commune qui avait été cité à comparaître, puisse préparer sa défense. 

Car c'est aussi sa responsabilité qui sera discutée. Lallia Konaté l'accuse notamment de ne pas avoir suffisamment bien indiqué que la baignade était interdite et dangereuse sur ce plan d'eau. Son avocat, Me Cédric Trabal, nous confiait en octobre dernier : "la mairie a commis des fautes"

"Gilles Platret a une part de responsabilité pour moi. Ce n'est pas parce que c'est un maire qu'il n'a pas sa place devant un juge", ajoutait Lallia Konaté.

Et du côté de la défense également, on s'accorde à dire que la présence du maire de Chalon est cruciale pour la bonne tenue du procès. "Pour qu'il ait un sens, il faut que Gilles Platret soit là. Sans ça, le procès serait amputé d'une partie importante et n'apporterait aucune satisfaction", estime Me Ramazan Ozturk, avocat de la belle-mère.

La mairie qui de son côté a toujours expliqué qu'après enquête : "le juge d'instruction comme le procureur de la République ont estimé qu'aucune faute pénalement reprochable ne pouvait être retenue à l'encontre de la commune ou du maire".

Lallia Konaté, qui a raconté son histoire sur les réseaux sociaux, dans les médias et lors de conférences, obtiendra peut-être les réponses qu'elle attend grâce au procès. "Je l'attends mais quelle que soit la conclusion, il n'y a rien qui pourra apaiser le cœur d'une mère ou le cœur d'une sœur. La douleur ne s'apaisera jamais".

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