Maud Domingues et Julien Juban composent le binôme à la tête d’Échappée Morvan d’ailes. Derrière ce nom se cache une multitude d’activités qui se rapportent toutes à l’art de la fauconnerie. Au plus proche de la nature, le couple mise sur l’équilibre entre découverte pédagogique et respect du vivant.
On ne devient pas fauconnier par hasard
Il faut de la volonté pour accéder à ce métier auquel aucune formation ne prépare réellement.
Julien Juban sait depuis toujours qu’il veut travailler avec les oiseaux. À quatorze ans, il commence sa carrière à la volerie du Parc de Courzieu dans le département du Rhône.
Maud Domingues, quant à elle, a découvert la fauconnerie bien plus tard. Après avoir tenté un doctorat d’art plastique et exercé plusieurs métiers dans le domaine du spectacle et des arts, elle décide d’en apprendre plus sur les rapaces, sans nécessairement vouloir y consacrer sa vie. "Au départ, je voulais juste un oiseau", précise-t-elle.
Le couple se rencontre à Thonon-les-Bains, dans l’une des voleries les plus connues de France, où Maud effectue un stage et Julien intervient pour dresser des faucons. Ensemble, ils décident de monter leur entreprise.
D’abord installés dans le sud de la Bourgogne, ils choisissent finalement le Morvan pour poursuivre leur activité. Attachée à la forêt et particulièrement sensible à la beauté du Mont Beuvray, Maud souhaitait travailler dans cet environnement. C’est en symbiose avec celui-ci qu’elle et Julien font aujourd’hui voler leurs oiseaux.
La randonnée avec les rapaces
S’ils ont plusieurs cordes à leur arc, les randonnées avec les rapaces à la découverte de la nature font partie de leurs activités phares. Le principe est simple : les fauconniers emmènent des groupes en forêt pour se balader en compagnie des oiseaux, qui volent librement et à leur rythme, entre les souris à chasser et l’envie de prendre son temps.
Ce type de sortie relève d’un travail sur la bientraitance et le bien-être animal
Maud Dominguez
C’est aussi une façon d’amener les gens à participer à une expérience à taille à humaine.
Selon elle, de telles randonnées permettent aussi au public de découvrir le métier de fauconnier de manière plus intimiste et plus conviviale.
En petit comité, eux-mêmes actifs dans la balade, les participants peuvent ainsi en apprendre plus sur les rapaces et la fauconnerie, tout en profitant des paysages du Morvan où voltigent des oiseaux libres de ne pas avoir à faire le spectacle.
Au-delà de ces randonnées en connexion avec la nature que le couple propose aussi en version "pieds nus", l’Echappée Morvan d’Ailes participe également à des spectacles mobiles, comme à des fêtes médiévales, et pratique l’effarouchement à l’échelon local dans le cas de nuisances liées à des pigeons, des étourneaux ou des corbeaux.
Maud et Julien font par ailleurs de la médiation, en lien avec des instituts médico-éducatifs, des scolaires ou des jeunes suivis par la protection judiciaire de la jeunesse. Différents publics avec lesquels ils travaillent sur la gestion de la peur et sur l’estime de soi, dans un cadre forestier et grâce aux rapaces.
Au gré des battements d’ailes, ce sont bien les liens entre l’animal, la nature et l’humain que veulent mettre en avant Maud et Julien dans l’ensemble de leurs activités de fauconnerie.
"Haut vol au mont Beuvray" à découvrir dans La Tête à l’Endroit !
Texte de Léa Spegt.