Le prix du carburant atteint des sommets. Pour les professionnels contraints de se déplacer en véhicule, le passage à la pompe est un moment douloureux". Illustration en Saône-et-Loire avec une infirmière libérale et une entreprise de transport.
"Là, c'est le moment douloureux", s'attriste Marina Deysine, infirmière libérale à Mâcon (Saône-et-Loire). Après une journée débutée à 6 heures 20, elle s'arrête à la pompe à essence pour faire le plein. "En début de semaine, le carburant était à 1,73€", constate-t-elle. "Là, c'est monté à 1,925€."
Pour celle qui effectue en moyenne 500 kilomètres par semaine, la pompe est un arrêt obligatoire au moins une fois par semaine. Lors de ses "grosses semaines", elle réalise jusqu'à un plein et demi en sept jours. Et remplir le réservoir de sa voiture lui revient désormais à plus de cent euros.
On se demande quand ça va s'arrêter, parce qu'une journée de travail me paie à peine mon plein d'essence.
Marine, infirmière libérale
En une matinée de travail, Marina rend visite à plus de vingt patients. Au total, elle parcourt une cinquantaine de kilomètres.
"Je refais une tournée l'après-midi, j'ai parfois une quinzaine de patients", précise-t-elle. "Je fais tout en voiture parce qu'on va à domicile exclusivement. Il faut faire petit kilomètre par petit kilomètre."
Des frais kilométriques remboursés... mais à peine. Le tarif : 2,50€ par déplacement. "C'est presque le prix du gasoil", conclut-elle.
Les entreprises de transport, dommages collatéraux de la hausse des prix
"Il ne faut pas que ça dure trop longtemps." Pour Philippe Girardot, directeur général de l'entreprise bourguignonne Autocars Girardot, le constat est dur. Selon lui, les sommets atteints par le prix du carburant pourraient bien mettre en péril son entreprise. "On a tenu pendant la crise de Covid, donc on va continuer à le faire", indique-t-il. "Mais ça devient tendu."
Pour cette compagnie qui consomme 80 000 litres de carburant par mois, la facture a augmenté de 30%. Une dépense de plus en plus lourde, impossible à répercuter sur les contrats en cours.
Résultat : l'entreprise est contrainte de piocher dans trésorerie. Elle tente également de limiter la consommation par d'autres moyens.
"On a un dispositif d'écoconduite assez important", explique Philippe Girardot. "Et on dispose de véhicules très récents, qui ont des motorisations qui consomment moins."
En moyenne, ces solutions permettent à Autocars Girardot d'économiser 10 à 12% de carburant. Mais à terme, si la hausse se poursuit, une augmentation des tarifs sera inévitable.