Des utilisateurs de Google ont donné de mauvaises notes sans jamais avoir séjourné au château de Balleure en Saône-et-Loire. Alors qu’une procédure judiciaire est en cours, le propriétaire de l’établissement, Raoul Salama, vient d’obtenir une première condamnation du géant américain.
Les commentaires illicites sont tout sauf une défaillance du système Google. En réalité, Google ne censure pas les utilisateurs qui s’amusent à publier des avis inventés de toutes pièces.
Raoul Salama en a la preuve même. Sur son téléphone, il lit le commentaire d’un internaute qui assume avoir rédigé un texte mensonger… “Ceci est un mot d’excuse de Mayochoup : il y a quelques jours, j’ai déposé un faux avis sans me rendre compte de la gravité des faits. J’ai par ailleurs retiré le commentaire après avoir pris conscience que ces faits n’étaient pas anodins.”
Une situation pesante
Face à ce manque de rigueur de la part du moteur de recherche, Raoul Salama est hors de lui. “Il serait relativement facile pour Google à mon sens, même pour un programme d' intelligence artificielle, d’identifier les faux avis, puisque c’est écrit noir sur blanc.” D’autant plus que la plupart des notes envoyées sont mauvaises. De quoi plomber la réputation de son commerce.
Pourtant, depuis 2016, cet hôtelier a réussi à se hisser au sommet des classements : 10/10 sur booking.com. 5/5 sur TripAdvisor.
L’intervention de la justice
Une procédure judiciaire est en cours. Première victoire pour l’avocat de l’hôtelier : Google vient d’être condamné en référé pour sa lenteur à transmettre les identités des personnes derrière les faux avis. “C’est contre cette inertie volontaire que nous allons nous battre. Nous voulons que Google respecte enfin ses engagements par rapport à l’application de la loi qui l’impose. Surtout, nous voulons que Google change sa façon de faire,” assène Frédéric Hopgood, avocat au barreau de Chalon-sur-Saône
Contacté, Google France ne souhaite pas commenter une affaire en cours. L'entreprise assure faire tout son possible pour endiguer le phénomène. L'an dernier, près de 115 millions de faux avis ont été supprimés mondialement selon le géant américain. Insuffisant d’après la députée socialiste de Saône-et-Loire, Cécile Untermaier. Elle va proposer deux amendements pour contraindre Google à certifier l'authenticité des avis. “Il faut qu’on revienne dans un monde éthique, où l’avis, qu’il soit positif ou négatif, résulte d’une véritable consommation qui permet d'éclairer le consommateur.”