INSOLITE. "C'est une grande fierté" : au Creusot, une locomotive à vapeur vieille de 70 ans reprend du service

Ce samedi 22 avril, la mythique locomotive 241 P17 retrouvait les rails après six ans de révisions. À Chagny (Saône-et-Loire), des dizaines de curieux s'étaient donnés rendez-vous pour admirer le train mythique...et voyager dans ses wagons, direction Le Creusot ! Reportage

"Votre attention s'il vous plaît. Votre train en provenance du Creusot entre en gare". Des messages comme celui-ci, la gare de Chagny, en Saône-et-Loire, en entend des dizaines, tous les jours. Pourtant, l'annonce qui retentit ce samedi 22 avril 2023 représente un petit événement.

En effet, le train qui arrive lentement jusqu'aux quais dans un panache de fumée blanche sort de l'ordinaire. Place à la locomotive à vapeur 241 P17, propriété de la ville du Creusot, dont les premiers voyages datent...des années 50.

Une rénovation qui a duré six années

Loin des TER actuels et des TGV, l'engin métallique attire l'œil de la centaine de curieux présents en gare ce matin. Dont certain sont même venus spécialement pour l'occasion. "Je suis venu avant tout pour mon fils" explique un Chagnotin. "Il est intéressé par tout ce qui est vieille mécanique : locomotive, avion, etc. Et là, c'est vraiment un beau spectacle".

Un beau spectacle préparé de longue date. Le dernier voyage de ce train à vapeur datait en effet de 2017. Pendant six ans, la locomotive "a été complètement démontée" détaille David Marti, maire du Creusot. "Puis on a changé les pièces et tout remonté. Tous les 10-15 ans, on fait un entretien complet car ces vieilles machines sont très contrôlées pour pouvoir rouler".

Coût total des opérations : 170 000 euros. Un investissement conséquent, mais qui vaut le coup selon l'édile creusotin. "Regardez le monde venu pour ce voyage inaugural", reprend David Marti. "C’est à la fois du travail et de l’argent mais c’est un investissement car ce train est un facteur d’attractivité incroyable pour la ville et tout le territoire".

Et pour faire bouger ce "monument ferroviaire", il a fallu reprendre les vieilles habitudes. "Là, on est en train de recharger du feu dans la machine, et on va se préparer à partir" témoigne Benjamin Rousson, directeur technique, en pelletant du charbon. " Il faut refaire monter la pression et remplir le niveau d’eau. C'est différent mais ce genre de train, c'est aussi notre passion. Donc c'est une grande fierté de s'en occuper".

Voir les vaches courir quand le sifflet sonne, et puis les gens, sur les passages à niveau, qui regardent et prennent des photos, c’est assez drôle

Un voyageur de la locomotive 241 P17

Les passagers ne boudent également pas leur plaisir : "Voir les vaches courir quand le sifflet sonne, et puis les gens, sur les passages à niveau, qui regardent et prennent des photos, c’est assez drôle" confie un voyageur. " "C'est calme, tranquille. Ca me rappelle quand je prenais le train étant petite" s'amuse une septuagénaire.

Après des escales au Creusot et à Toulon-sur-Arroux de 22 avril, la locomotive 241 P17 partira dans la Nièvre au mois de mai...et les trajets affichent déjà complets.