Hamon en Bourgogne, sur les terres d'un Montebourg distant

Un nouveau jour sans pour Benoît Hamon? En déplacement ce vendredi 7 avril sur les terres d'Arnaud Montebourg, le candidat socialiste à la présidentielle, en grande difficulté dans les sondages, n'a eu droit qu'au passage express de l'ex-ministre du Redressement productif.

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Accueilli à la gare du Creusot (Saône-et-Loire) par le secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie, Christophe Sirugue, mais pas comme annoncé par M. Montebourg, M. Hamon a retrouvé ce dernier à l'usine creusotine BSE Electronic. Mais le coeur du grand perdant de la primaire de janvier n'y était visiblement pas. Fuyant micros et caméras, M. Montebourg a déambulé dans les locaux de l'entreprise quelques mètres derrière M. Hamon, avant de se réfugier dans sa voiture, puis de s'éclipser juste après avoir rencontré avec lui des salariés d'Areva.

Le temps tout de même de lâcher à un journaliste de L'Express que s'il "avait gagné, ça n'aurait pas été pareil" car il avait "un programme qui permettait de "trianguler" Macron" en lui prenant une partie de ses thèmes. "Arnaud Monteboug n'est pas très en forme", a commenté un peu plus tard dans la journée le député de la Nièvre Christian Paul, chef de file des frondeurs. Un membre de son entourage le reconnaît sans fard: le chantre du "Made in France" a du mal à encaisser la défaite de la primaire.



D'autant que ses proches sont restés à la porte des équipes de M. Hamon, et que lui-même n'a pas "réussi à trouver sa place dans la campagne". Interrogé sur le comportement de M. Montebourg, M. Hamon a éludé. "Moi je suis très content, il fait campagne, il m'aide, il avait (...) autre chose après. L'essentiel c'était qu'il soit avec moi. Il n'y a aucun problème, rassurez-vous."

S'exprimant à la mi-journée devant une centaine de militants socialistes, au Creusot, M. Hamon s'est efforcé de remobiliser les troupes, alors qu'il est crédité de moins de 10% des intentions de vote à seize jours du premier tour. "Rien n'est écrit à l'avance. Sur la question sociale, la question écologique, la question européenne nous avons le projet le plus solide, le plus cohérent (...) il faut faire de cela une force", a affirmé le député des Yvelines, en soulignant une fois encore le "niveau d'indécision incroyable" des électeurs.

''Nous, socialistes sincères''


La suite de la journée, sur les traces de François Mitterrand à Château-Chinon (Nièvre), a sans doute mis un peu de baume au coeur du candidat. Accueilli à l'Hôtel de Ville par le maire Guy Doussot, il a reçu le soutien sans faille de cet ancien adjoint de M. Mitterrand. "Notre candidat était Arnaud Montebourg, mais tu es arrivé en tête. Aussi, fidèles à nos engagements, nous socialistes sincères, nous soutenons ta candidature", a-t-il affirmé.

Prenant la parole dans la salle où l'ancien président s'était pour la première fois exprimé devant les Français le soir de son élection en 1981, M. Hamon, qui venait "pour la première fois à Château-Chinon", a mis ses pas dans ceux de M. Mitterrand, soulignant que lui aussi a "connu dans sa vie politique des épreuves". Se voulant "fidèle" aux "valeurs de la gauche", M. Hamon a fait valoir que la "fidélité à cette histoire" consistait à "savoir transmettre le témoin". "C'est comme cela que je conçois ma campagne, comme un projet politique qui aspire à ce que les nouvelles générations, celles et ceux qui seront les architectes de la France de demain, saisissent le témoin qui est entre nos mains".



La journée s'est conclue par une réunion en plein air, devant les paysages bucoliques de la Nièvre, sur le thème des collectivités locales. "J'espère, Benoît, que cette force tranquille (le slogan de Mitterrand en 1981), nous allons pouvoir te l'infuser pour la fin de cette campagne, et obtenir les meilleures résultats possibles", a dit à la tribune le président par intérim de l'Association des maires de France, André Laignel, se félicitant de l'engagement de Benoît Hamon à maintenir les moyens des collectivités locales.

Une douzaine de conseillers régionaux étaient présents, malgré le soutien apporté jeudi par la présidente de région Marie-Guite Dufay à Emmanuel Macron.

Voir Benoit Hamon en direct dans le journal de France 3 Bourgogne

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