Au Creusot, les salariés d'Alstom transport avaient rendez-vous aujourd'hui avec la direction du site pour reprendre les discussions dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires. Des débrayages étaient de nouveau à l'ordre du jour.
C'est dans un climat social délétère que se déroulent depuis plusieurs semaines les Négociations Annuelles Obligatoires du groupe Alstom. Alors qu'il demandent des augmentations de salaires significatives (au lieu de 1% proposé par la direction) les salariés digèrent mal les 4 millions d'euros (sous forme d'actions) promis au PDG d'Alstom, Patrick Kron.
Il est question en effet d'un super-bonus qu'il pourrait obtenir pour le rachat du pôle énergie du groupe par l'américain General Electric. Cette vente pourrait garantir un avenir pérenne à cette branche d'activité.
Mais la commission Européenne, gardienne de la concurrence en Europe, a ouvert une enquête approfondie en février dernier au sujet de ce rachat (un contrat de 12 milliards d'euros) : des informations qui avaient été demandées, n'ont pas été fournies par toutes les parties.
L' opération pourrait poser des problèmes sur le marché des turbines à gaz de haute puissance. Celui-ci ne compte en effet que quatre concurrents au niveau mondial: GE, Alstom, Siemens et Mitsubishi Hitachi Power Systems (MHPS).
La commission Européenne devait se prononcer courant juillet mais la date butoir a été repoussée au 21 août.
Il faudra attendre le verdict de Bruxelles qui doit se prononcer sur la vente du pôle énergie d'Alstom. En février dernier, la Commission européenne a en effet ouvert une enquête approfondie sur ce projet de fusion.
General Electric, qui a fait d'Alstom une pièce essentielle pour son retour à ses racines industrielles, se dit prêt à des concessions pour éviter le rejet de son projet de fusion par le gendarme européen de la concurrence.
Lundi 27 avril, à Belfort, une centaine de salariés d'Alstom Power et Alstom Transport avaient bloqué l'accès de la porte principale de leur usine pour réclamer la réouverture des négociations salariales. Vendredi 24 Avril, les salariés d'Alstom à Ornans avaient débrayé, pour les mêmes raisons. La veille, le 23 Avril, des débrayages avaient été déclenchés sur le site du Creusot.